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Double Contact - Ashe 22: "Hakimi est passé au studio, c’est la grande classe"

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RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. À l’occasion de la sortie de son projet "Movie Tape vol. 2", on a rencontré Ashe 22. Le rappeur lyonnais nous parle de sa connexion avec Baki, de sa rencontre avec Achraf Hakimi et de la ferveur du derby d’Alger, sa ville natale.

Il a découvert l’octogone bien avant les autres, à une époque où le MMA n’intéressait qu’une poignée d’adeptes dans l’Hexagone. "Mon père était passionné de lutte et il regardait toujours les combats. Je me posais avec lui et j’ai fini par tomber dedans. Quand on était petits, on avait aussi le jeu UFC qui était sorti, ça nous a aussi matrixés", confie Ashe 22 lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet "Movie Tape vol. 2" (disponible depuis le 24 avril).

Un titre de la track list s’appelle d’ailleurs "Holloway", en référence au fighter américain Max Holloway. Depuis ses débuts, le rappeur de Lyon glisse souvent des références aux sports de combat dans ses morceaux. Il est lui-même proche de certains combattants comme Amin Ayoub et Asaël Adjoudj. "La connexion est bien passée entre nous. C’est des potos. Ils arrachent tout, c’est fort. Ils ont un avenir prometteur", glisse-t-il.

"Tout le monde a envie de voir Baki à l’UFC"

Ashe 22 est aussi branché avec Baïssangour "Baki" Chamsoudinov. "C’est un ami. Lui aussi, c’est une machine. Il y a beaucoup d’entraînement derrière. C’est du travail, de l’acharnement et beaucoup de passion. Moi je pensais que Doumbé allait perdre contre lui. Les gens me vannaient de ouf. Mais au final, le combat a été stoppé pour une écharde. C’est du jamais vu. Après, Doumbé, ça reste quelqu’un, il est très fort."

En dehors de la cage, le punchliner du 69 apprécie le flegme et la sérénité de Baki, du haut de ses 23 ans: "Ça se voit que c’est quelqu’un de bon, de respectable. Tu as le même ressenti que quand il s’exprime à la caméra, c’est la même personne dans la vie. Il a une bonne progression. A voir pour son futur. Ça dépend où lui a envie d’aller. L’UFC, ce serait pas mal. Tout le monde a envie de voir Baki à l’UFC."

"Makhachev va terminer invaincu"

S’il suit également la carrière du Lyonnais Fares Ziam, de Salahdine Parnasse ou du boxeur Bilel Jkitou, Ashe 22 ne cache pas son admiration pour Islam Makhachev, l’actuel n°1 du classement pound for pound de l’UFC: "C’est une machine de guerre. Il est trop régulier, trop fort. On ne sait pas de quoi demain est fait, mais je pense qu’il va terminer invaincu." Malgré tout, le goat reste Jon Jones à ses yeux, même s’il cite aussi Khabib Nurmagomedov et Georges Saint-Pierre parmi les stars qui l’ont fait vibrer: "Jones, je le suis depuis le début. Il a étranglé Ciryl Gane en huit secondes. Les gens ne le connaissent pas trop en France, je pense. C’est une légende du MMA, ça ne date pas d’hier. C’est un tueur."

Hamza (son vrai prénom), qui se présente toujours masqué face aux caméras, a lui-même pratiqué un peu dans sa jeunesse, après avoir débuté par le judo. "A l’époque où j’en faisais, le MMA était inconnu", raconte-t-il. "Dans mon club, il n’y avait que des policiers (sourire). J’étais le seul jeune. Il n’y avait pas cette hype, c’était vraiment pour le sport."

"Hakimi est pas mal branché niveau musique"

Aujourd’hui, l’artiste de 28 ans ne s’entraîne plus à la salle, mais il continue d’aller courir régulièrement, avec montée de pentes et escaliers, pour conserver un cardio correct. Histoire de compenser les longues nuits passées dans des studios souvent enfumés. Au-delà des sports de combat, le natif de Bab El Oued (un quartier populaire d’Alger) garde un œil distant sur l’actualité du football. "Ce n’est plus comme avant", souffle-t-il. "On n’a plus cette magie. Avant, je regardais les matchs, je kiffais, les gestes techniques… Là, on n’a plus rien. C’est lisse. Tout le monde essaie de rentrer dans les normes, il n’y a plus cette prise de risque. Me poser 90 minutes, j’ai l’impression que c’est une perte de temps."

Il y a trois ans, Ashe 22 a pu rencontrer Achraf Hakimi lors d’une session studio. Et il garde un excellent souvenir de la venue du latéral du PSG: "La liaison s’est faite via El Grande Toto (un rappeur marocain, NDLR). On était posés en studio. Hakimi est passé, tranquillement. Super souriant, gentil, c’est un bon de ouf. La grande classe. Il est pas mal branché niveau musique, il est à l’affût."

"Le derby d’Alger, il faut le vivre"

Sympathisant de l’OL depuis les coups-francs de Juninho et l’éclosion de Karim Benzema ("C’est une légende chez nous, comme Zidane à Marseille"), le rappeur rhodanien continue de suivre à distance le derby d’Alger. Un match particulièrement attendu dans sa famille. "Ma mère est pour le Mouloudia, mon père pour l’USMA. J’avais le cul entre deux chaises, mais j’ai fini Mouloudia. A Alger, on vit le derby dans toute la ville, par contre les supporters ne se mélangent pas. Il y a de grosses frictions. Ça se donne. Il faut aller voir pour capter. Culturellement, c’est fort. Avec les fumigènes, l’ambiance dans les stades est folle. Il faut le vivre!"

A fond derrière l’équipe d’Algérie, Ashe 22 a savouré le sacre de la boxeuse Imane Khelif l’été dernier aux JO de Paris 2024, après les attaques qu’elle a subie sur sa féminité: "J’ai suivi à fond, grosse force à elle. J’ai vu les messages sur internet. La plupart, c’est des campagnes de bots, ce n’est même pas des humains. C’était fou. La pauvre, ce qu’ils ont essayé de lui faire subir. Non, ce n’est pas carré. On ne reste pas insensible à ça. La souffrance de l’humain, on ne l’accepte pas. Que ce soit un Algérien ou pas, peu importe, on ne supporte pas les injustices".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport