Double Contact - Davinhor: "Si Benzema n’est pas Ballon d’or, je fais la grève de la faim"

Elle a connu très jeune l’odeur du tartan, la légèreté des pointes et l’adrénaline du chrono. En suivant les traces de sa grande sœur, Davinhor s’est retrouvée au club de l’AS Gien, dans le Loiret, à l’âge de la maternelle. Un an après avoir fui son Congo natal en raison de la guerre, elle s’est prise de passion pour l’athlétisme. Avec une aisance naturelle.
"Quand mon père est venue me récupérer, mon entraîneuse lui a dit: ‘C’est incroyable, elle est trop forte. Elle a des longues foulées, c’est une gazelle’. On m’appelait la gazelle, se rappelle celle qui a aujourd’hui percé dans le rap game. J’ai commencé très tôt, du coup j’ai été avec les poussins pendant longtemps, j’avais la rage. Je voulais courir avec les grands mais les grands, je les tabassais (sourire)."
"J’ai des records un peu partout en France"
Rapidement repérée pour son talent, la petite athlète, inspirée par Eunice Barber ou Teddy Tamgho, enchaîne les performances au fil des années. Au point de se créer une vraie réputation dans la région Centre. Et même bien au-delà: "Ce que j’ai aimé, c’est que tu peux être polyvalente. Quand tu es jeune, on t’apprend à lancer, à courir et à sauter. Moi, j’ai toujours cherché quelque chose qui me fatigue à la fin de la journée, parce que je suis une pile électrique. C’est prétentieux, mais j’étais bonne partout. Du coup, j’ai fait de l’heptathlon. Je faisais des compétitions internationales. D’ailleurs, j’ai beaucoup de records un peu partout en France."
Lorsqu’on la rencontre pour la sortie de son projet "Indomptable" (disponible depuis fin mars), Davinhor Pacman (le surnom qu’elle s’est donnée) nous montre toutes les médailles qu’elle a récoltées durant sa carrière. Et il y en a beaucoup, effectivement, sachant qu’elle a laissé les coupes à la maison. Même si elle a aujourd’hui tiré un trait sur la compétition, par manque de sérieux et d’abnégation, la rappeuse de Creil continue de s’entretenir physiquement. Elle court toujours, pour le plaisir. Et elle joue au foot aussi, en faisant parler sa vitesse et son "côté ghetto" sur le terrain.
"Karim me donne des frissons"
Elle suit d’ailleurs de près l’actualité du ballon rond. "Je regarde les matchs du Celta Vigo, de l’Atlético, du Real. Benfica, tout. Je regarde au Portugal, en Turquie ou la Bundesliga en Allemagne. Ouais, je suis une pro de fou!" Mais sa préférence va au Real Madrid et au PSG. Avec un véritable coup de cœur pour Karim Benzema
"C’est le futur Ballon d’or, il n’y a pas photo. Je vous jure, s’il n’est pas Ballon d’or, je fais la grève de la faim, annonce-t-elle. C’est un leader ce mec. Sans lui, il n’y a pas le Real. Il y a des très bons joueurs, mais Karim en particulier. Il est trop fort. Il me donne des frissons je te jure, dès fois je suis choquée. Il m’inspire de fou. J’espère que nos petits frères vont le suivre. Il est remarquable. Il est sous-coté. Il ne se plaint pas, il ne râle pas. Quand il doit sortir, il sort. Il fait son boulot. C’est un artiste Karim."
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