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Double Contact: "Il peut clairement faire un vrai combat", on a suivi Hatik lors d’une séance de boxe

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En marge de sa carrière artistique, Hatik enfile régulièrement les gants pour se dépenser à la salle. Le rappeur de 32 ans, qui a récemment sorti son projet "+1", s’est mis à la boxe depuis plusieurs années. Et il a développé des aptitudes qui lui donnent envie de se tester lors d'un vrai combat sur le ring. RMC Sport a suivi l’un de ses entraînements dans le sud de Paris. Épisode Double Contact collector.

Il a pris l’habitude de transpirer aux quatre coins du globe. Mais lorsqu’il est à Paris, Hatik aime bien venir s’entraîner dans la salle privée de la Villa M, un établissement hôtelier situé dans le quinzième arrondissement. Au sud de la capitale. Avec ses appareils de musculation, ses sacs de frappe vintage, son ring aux cordes jaunes, ses lattes de parquet et ses baies vitrées donnant sur le boulevard en contrebas, le lieu est prisé de certaines célébrités. C’est là que le rappeur de 32 ans, qui a sorti son projet "+1" fin novembre, a donné rendez-vous à RMC Sport pour suivre l’une de ses séances.

Il en profite pour remettre les gants après plusieurs semaines de déplacements dans le cadre de sa tournée. Yahia, son coach de boxe, est venu l'aider à retravailler les fondamentaux. "Le problème de la boxe, c’est ce que c’est très ingrat. Tu peux faire tous les efforts que tu veux, si tu lâches pendant un mois, tu as vraiment beaucoup de boulot quand tu reviens", souffle Hatik, les cheveux attachés en chignon.

Ancien judoka, Hatik voulait faire du MMA…

Avec son hoodie noir, son short de training, ses gants blancs et ses chaussures grises, l’artiste des Yvelines enchaîne les exercices et les combinaisons. "Ça fait six ou sept ans que je fais de la boxe, mais par intermittence. Trois mois à fond, deux mois où je ne fais rien, deux mois à fond, un mois où je ne fais rien… Je fais au gré des mes possibilités et de mon planning", explique Clément Penhoat (son vrai nom).

"J’aime bien les sports de combat. Moi, je suis judoka à la base. J’ai accroché avec la boxe parce que c’est le sport de combat ultime, ce n’est pas un mélange de plusieurs trucs, c’est la base de tout. En fait, je voulais faire du MMA donc je m’étais dit qu’il fallait que je travaille les poings et au final, je suis resté en boxe."

"Je suis capable d’assumer quelques rounds à bonne intensité"

Une discipline dans laquelle celui qui est aussi acteur tente de progresser au fil des sessions. "Je dois travailler partout, mais c’est normal parce qu’il y a tellement à faire pour atteindre un niveau convenable, que tu ne peux pas juste en faire un peu par-ci par-là. En quelques mois de boxe, tu ne peux pas acquérir 75% de ce qu’il faut pour être un combattant, ce n’est pas possible, même si tu t’y mets à fond. Ça prend du temps. Il faut te nourrir de boxe, des entraînements, des sparrings, des combats que tu vas regarder... Tu prends à chaque fois des leçons et tu vas en manger avant d’être vraiment opérationnel."

A défaut d’être un pugiliste d’élite, Hatik se sent aujourd’hui à l’aise dans le ring, où son cardio lui permet de tenir un peu la distance. "Je suis certainement ridicule pour la plupart des boxeurs, mais par rapport à quelqu’un de lambda, j’ai la capacité de pouvoir assumer quelques rounds à une bonne intensité. Je suis capable de le faire", résume-t-il.

Son coach: "Il frappe vraiment très fort"

Son entraîneur personnel acquiesce: "Quand je l’ai connu, il y a une dizaine d’années, il n’était pas comme ça. Il a progressé en qualité physique. Il a pris de la masse. Il est beaucoup plus fort et plus explosif. Il a des jambes puissantes et quand il a ses appuis, il frappe vraiment très fort. Je sens l’impact sur la patte d’ours. Il est devenu très bon techniquement. Il est malin sur le ring, il sait quand il faut attaquer ou pas. Mais sa qualité première, c’est l’engagement dans le travail. Il est courageux. Il faut avoir l’âme d’un guerrier pour faire de la boxe. Ça se vient de l’intérieur et Hatik a cet état d’esprit."

De passage dans les studios d’RMC Sport début 2023, aux côtés de Bilel Jkitou, Hatik nous avait confié son envie d’organiser un vrai combat à l’horizon, potentiellement aux États-Unis. "La question, c’est est-ce que je vais avoir le temps ou pas? C’est ça le problème", glisse l’artiste d’origine guyanaise (par sa mère). "Parce que c’est bien beau de vouloir faire de la boxe pour le plaisir, mais j’ai un métier, une vie de famille, pleins de choses qui font que je ne peux pas tout lâcher et me dire que je vais faire six mois de boxe à fond, avec des camps et des déplacements à l’étranger. Il faudra que je trouve une période à un moment donné. Mais oui, ça reste dans un coin de ma tête, de ouf."

Fasciné par le côté cérébral du noble art

La perspective semble envisageable aux yeux de "Coach Yahia". "Il est déjà en capacité de faire un combat. Il faudrait juste qu’il soit un peu plus régulier dans sa pratique, mais il a largement les compétences pour défier un boxeur de son niveau", estime son professeur. "Si un jour il a le temps, il faudrait qu’il s’y consacre pleinement pendant au moins un mois pour bien se préparer. Mais il peut clairement le faire."

En attendant, Hatik apprécie les skills et l’attitude de Gervonta Davis, Shakur Stevenson ou Jared Anderson. Afin de peaufiner ses propres mouvements, il regarde d'ailleurs des vidéos de décryptage sur le net, fasciné par le côté cérébral du noble art: "C’est très bête et très intelligent à la fois. Ça reste quand même celui qui va taper l’autre, mais pour le faire, il y a pleins de choses que tu peux mettre en place. Et ça commence même bien avant un combat…"

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport