Double Contact - Stavo: "Il y avait plus de joueurs forts avant"

Son ballon rond est teinté de nostalgie. Pour Stavo, le foot, c’était mieux avant. Le rappeur de Sevran estime que la génération actuelle manque d’aura et de figures charismatiques. C’est ce qu’il nous explique lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet "TVX" (disponible depuis le mois dernier). "Je resterai toujours sur les anciens joueurs. Je suis vraiment un mec de l’ancienne école. Là, on ne parle plus que de Cristiano et Messi. Mais arrête! Sur un million de joueurs, il n’y en a que deux qui sont forts? A l’époque, il y avait des Kluivert, des Rivaldo, des Davids, des Seedorf… C’était dur de savoir qui est le plus fort. Après, il ne faut jamais oublier Iniesta et Xavi, des pièces maîtresses du foot. Mais avec Messi et Ronaldo, ça fait quatre, alors que je peux te citer au moins une quinzaine d’anciens…"
"Ronaldinho et Okocha créaient des gestes techniques"
Membre emblématique du groupe 13 Block, l’artiste de Seine-Saint-Denis ne soutient pas un club en particulier, même s’il suit de près le destin de celui de sa région. "J’étais fan du PSG à l’ancienne, quand il y avait Ronaldinho et Okocha, glisse-t-il. Ils avaient le même style de jeu. C’était des gros dribbleurs. Ce n’était pas des capitaines mais c’était des meneurs. Le jeu était centré sur eux et puis, ils créaient des gestes techniques." Aujourd’hui, Stavo apprécie tout de même le flow de Sergio Ramos. "Il a de la poigne. Il a le charisme, par rapport à ce qu’il dégage. Ça se voit que les gens l’écoutent sur le terrain. Moi, j’aime bien ça, avoir un peu de power quand même."
Comme tout le monde, il est également bluffé par les performances de Kylian Mbappé, originaire de la ville voisine de Bondy. Au nord-est de la capitale. "C’est un crack. Il est fort, il est bon, il est décisif, résume-t-il. Je suis content pour lui. L’image qu’il dégage, c’est: ‘Tu peux venir de n’importe quel quartier, tu peux réussir comme moi’. C’est pour ça que pleins de petits s’identifient à lui."
"Je ne prenais pas le foot au sérieux"
Mais pour le chanteur des Beaudottes, connu pour sa voix grave et sa plume sombre, le goat ultime reste Zinedine Zidane. Sans contestation: "Je l’aime trop. Un gros palmarès, en tant que joueur et entraîneur, ce n’est pas donné à tout le monde. C’est un enfant des bidonvilles, il est né à Marseille. C’est un gars des cités chaudes. Il a réussi, il nous a fait vibrer. Il est naturel, pourtant il a beaucoup gagné. Tout en restant humble, c’est un truc de ouf."
Stavo a lui-même tâté le cuir dans sa jeunesse, aux côtés de Serge Aurier notamment, qui habitait le même quartier. Avec un certain talent. Mais son manque de détermination ne lui a pas permis d’envisager une carrière en crampons. "J’ai commencé attaquant, après j’ai joué libero et n°6. Je joue des deux pieds et j’ai une bonne vision. Une sorte de Vieira ou Yaya Touré. J’étais bon quand même. J’avais 15 ans. J’ai fait des détections dans des clubs en Belgique. Je pouvais être pris mais soit j’oubliais, soit je ne prenais pas ça au sérieux. Une fois, j’ai perdu la feuille. Je pense qu’il faut être vraiment strict avec soi-même à cet âge-là. Ce n’était pas mon cas…"
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