L’argent du bonheur

Le tireau est tiré sur Daegu avec justement… un goût mitigé dans la bouche. Incontestablement, le héros français de cette édition mondiale est Christophe Lemaitre qui, à 21 ans ajoute à son palmarès deux médailles mondiales, une place de finaliste et un record de France mythique sous la barrière des 20 secondes sur 200 mètres.
Pourtant, on reste un peu sur sa faim quand au résultat collectif des bleus : aucune femme sur la boite magique, pas de titre mondial et la France qui finit 18ème au tableau des médailles avec ses 3 bronzes et l’argent du bonheur. Bien sur, un titre mondial tricolore n’est pas si fréquent puisque les Français n’ont connu que 9 fois la consécration en 13 éditions dont 4 titres pour les seules Eunice Barber et Mari-Jo Pérec ! Mais avec le succès barcelonais (18 médailles aux championnats d’Europe 2010), on pouvait légitimement espérer un peu mieux de la délégation française.
Je retiendrai pourtant que l’équipe de France obtient une médaille de plus qu’en 2009 et qu’en les absences pour blessures de Tamgho, Doucouré, Darien et Djhone notamment, ils ont plutôt mangé leur pain noir. Il faudra maintenant doubler la dose d’optimisme, de travail et de confiance pour briller plus loin, plus haut et plus fort à Londres.
Côté reste du monde, Usain Bolt remporte la mise après le mini drame du 100 mètres et ses deux titres mondiaux assortis d’un record du monde. Je retiens aussi l’énorme perf des jeunes, dont le vainqueur du triple-saut, l’américain Christian Taylor (21 ans), qui devient le plus sérieux adversaire de Tamgho avec ses 17m96, ainsi que le Grenadin Kirani James, vainqueur du 400 mètres à 19 ans. Je n’oublie pas le français Jimmy Vicaut, premier junior finaliste d’un 100 mètres mondial ! Enfin, coup de chapeau aux « vieux » avec la 5ème médaille mondiale de Kim Collins sur 100 mètres à 35 ans, l’or de Carmelita Jeter sur 100 mètres à 32 ans, de Koji Mirofushi au lancer du marteau à 36 ans, de Dwight Philips en longueur à 34 ans, et l’argent du géant Bernard Lagat sur 5000 mètres à 36 ans et demi !
Les uns comme les autres ont prouvé qu’il n’y avait pas de complexe à avoir, qu’on soit minot ou très mûrs.
Maryse