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Attention, Japon !

Imanol Harinordoquy

Imanol Harinordoquy - -

L'équipe de France débute sa Coupe du monde contre le Japon, ce samedi à North Harbour (8h, heure française). Le souvenir de la défaite inaugurale contre l'Argentine en 2007 est encore dans les mémoires d'un groupe qui ne veut pas revivre pareille désillusion.

N’allez surtout pas leur parler de supériorité française par rapport au rugby japonais. Toute la semaine, lors des points presse de l’équipe de France dans son hôtel de Takapuna, il n’était question que d’« humilité », de « respect » et de « prudence ». Et quand on ose évoquer un rapport de force déséquilibré, certains n’hésitent pas à recadrer les choses. « Ce qui m’inquiète avant tout, c’est votre phrase, glisse William Servat à l’évocation du sujet. Si on pense qu’on est supérieur, on passe à côté. »

Ils sont d’ailleurs treize rescapés à participer à cette deuxième Coupe du monde de rang. Parmi eux, seuls Aurélien Rougerie, Cédric Heymans et Imanol Harinordoquy avaient disputé la rencontre inaugurale perdue contre l’Argentine (12-17) quatre plus tôt. « Je ne pense pas que ça sera la même chose, prévient le troisième-ligne. En 2007, ça nous avait sautés à la figure . On ne s’était pas rendu compte de l’engouement et de la pression. Quand je revois les images de la Marseillaise, nous étions tous blancs comme des cachets d’aspirine. Je ne crois pas que ça sera la même chose ici. »

Szarzewski : « Si on perd, on est mal barré »

Du côté des joueurs, on insiste donc sur les qualités des joueurs japonais. « Ils vont vite, sont très habiles et je crois qu’en 2007 ils avaient failli battre les Fidjiens », prévient Fabien Barcella. « Ils sont fiers de leur culture, de leurs racines et de leur pays. Ils se jettent dans la bataille à fond », reprend Fabrice Estebanez. Quant à Vincent Clerc, il avance une toute autre motivation : « Ils ont envie de rendre leur peuple heureux, de lui changer les idées après le tsunami. » Seul Dimitri Szarzewski s’avance un peu plus que ses compères : « Ça serait frustrant de perdre contre les Japon. Avec tout le respect que j’ai pour eux, si on perd, c’est mal barré. Car on veut être champions du monde. »

En deux matches contre le Japon, l’équipe de France s’est imposée à deux reprises. Dernier rencontre en date, lors de la Coupe du monde 2003 (51-29). Aurélien Rougerie, Damien Traille et Jean-Baptiste Poux étaient d’ailleurs déjà de la rencontre à Townsville. « En 2003, le match avait été dur. Nous étions passés devant en deuxième mi-temps à l’issue d’un travail d’usure », se souvient le pilier toulousain. La défaite contre les Pumas au Stade de France il y a quatre ans avait glacé les ambitions françaises malgré une victoire en quart de finale contre les All-Blacks. Pas question de tomber à nouveau dans le piège.