RMC Sport

Australie - Samo : « Jouer contre la France, c’est toujours difficile »

Radike Samo

Radike Samo - -

Radike Samo sera remplaçant ce samedi au coup d’envoi du match entre les Wallabies et les Bleus. Même si l’Australie reste sur cinq victoires consécutives contre l’équipe de France, l’ancien joueur du Stade Français se méfie.

Radike, quel est votre sentiment sur ce retour à Paris, où vous avez joué une saison avec le Stade Français ?

C'est bon d'être de retour à Paris. Ça faisait longtemps que je n'étais pas revenu, depuis 2007 en fait. Je suis très excité d'être là parce que j'ai vraiment adoré mon passage à Paris. On avait fait une super saison en plus en gagnant le Top 14 et c'est quelque chose que je n'oublierai jamais. En plus, j'avais marqué l'essai de la victoire à la dernière minute.

La dernière visite de l'Australie au Stade de France n'est pas du tout un bon souvenir pour les supporters français (16-59). Vous n'étiez pas dans l'équipe, mais vous souvenez-vous de ce match ?

Je n'avais pas vu le match. C'était une super victoire pour nous, mais ce week-end, ce ne sera pas la même histoire. Ce sera dur pour nous, la France a terminé deuxième de la Coupe du monde donc ce sera dur de les jouer samedi. Ils voudront bien jouer devant leur public du Stade de France. Ce sera un gros match.

Comment expliquez-vous que la France n'arrive pas à battre cette équipe australienne depuis 2005 ?

Je ne sais pas ! Ça dépend beaucoup du contexte à chaque fois, de la façon dont jouent les mecs, s’ils sont à 100%. Le truc le plus important pour nous, c'est de bien jouer. Pas seulement les 20 premières minutes, mais jouer à fond sur les 80 minutes. Mais tout peut arriver, vous savez !

Il y a comme une sorte de « peur » ou plutôt d’appréhension chez les joueurs français à l’idée de vous affronter samedi…

Vous savez, je n’ai jamais joué contre la France encore… J’ai joué contre certains dans le Top 14 la saison où j’étais au Stade Français. Mais ce match n’aura rien à voir avec celui de 2010, ce ne sont plus du tout les mêmes équipes. Donc ce sera un match dur, d’autant que jouer des équipes qui ont beaucoup changé, ce n’est jamais simple, car on ne sait pas trop ce qu’apportent les nouveaux joueurs. Mais nous avons l’habitude de ne nous préoccuper que de notre jeu. On ne fait pas attention à l’autre équipe.

Ça fait près de cinq mois que vous vivez ensemble, avec le Four Nations et maintenant la tournée. Un peu comme un club…

Pour la plupart d'entre nous, nous sommes effectivement ensemble depuis plusieurs semaines, même s’il y a eu beaucoup de blessés qui sont partis et d'autres qui les ont remplacés. Mais jouer ensemble depuis plus de trois mois, ça représente beaucoup ! On a perdu quelques matchs mais on en a aussi gagné, c’est le rugby. Mais c’est vrai que nos trois derniers matchs ont été bons et ce week-end, les gars veulent continuer cette bonne passe et sont impatients de jouer la France.

Quel est l’objectif de cette tournée pour l’Australie ?

Pour nous, cette tournée en Europe est très importante. Nous voulons continuer ce que nous avons fait ces dernières semaines avec les trois victoires (deux contre l’Argentine, une contre l’Afrique du Sud) et le nul contre les All Blacks. Et la première étape, c’est ce week-end face aux Bleus. Derrière, on aura trois autres matchs (Angleterre, Italie, pays de Galles) et on veut terminer cette année au top en gagnant nos quatre matchs. C’est pourquoi nous sommes vraiment concentrés sur ce week-end car il faut gagner pour réussir cet objectif.

Avez-vous quand même observé à la vidéo le jeu des Français ?

On a regardé les trois derniers matchs. Mais jouer la France, c’est toujours difficile, on doit toujours être très vigilants. Vous ne savez jamais ce qu’il peut se passer, ils peuvent changer de façon de jouer par rapport au dernier match. Donc on a regardé les derniers matchs, mais on ne sait pas ce qui va se passer samedi car il y a beaucoup de nouveaux joueurs et ils peuvent changer de façon de jouer. On se tient donc prêts pour n’importe quelle situation. On doit être prêts à ça tout en se concentrant sur notre jeu en priorité.

Vous avez 36 ans. Quelles sont vos ambitions avec l’équipe nationale ?

Je ne vois pas plus loin que le lendemain. Chaque matin, je me réveille, je vais à l’entraînement et je vois. Si je passe sans encombre l’entraînement, je suis content. Donc je vois vraiment la suite entraînement après entraînement, jour après jour, semaine après semaine… Je suis juste super heureux d’être ici et de pouvoir jouer ce week-end. Si je peux continuer comme ça, ce serait magnifique, mais on verra bien jusqu’à quand.

Est-ce que vous pouvez définir l’état d’esprit de cette équipe australienne ?

Le rugby en Australie est quelque chose de spécial. Les gens connaissent et aiment vraiment le rugby. Et c’est pour ça que nous les Wallabies, nous adorons ce que nous faisons, quand on voit les fans, la famille et les amis qui prennent du plaisir à regarder les matchs. C’est pour ça que j’adore jouer en Australie et pour l’Australie et ce sera comme ça pour le reste de ma vie. Donc on essaye de rendre tout ça aux fans, à la famille et aux amis.

Propos recueillis par Julien Richard