Autumn Nations Cup: les clés de la finale Angleterre-France

Remporter l’Autumn Nations Cup
Le premier enjeu de ce crunch dominical semble assez évident. Le XV de France doit gagner s’il souhaite remporter le tournoi. Pour la première édition de la compétition, créée pour remplacer les habituels test-matchs face aux nations de l’hémisphère sud, les Bleus peuvent donc écrire l’histoire.
Un trophée, certes honorifique, mais qui viendrait confirmer le renouveau du rugby tricolore après plusieurs années de vache maigre. Face à leur meilleur ennemi, les joueurs français se battront pour ajouter une ligne à leur palmarès. Et puis, qui sait? Cette rencontre pourrait bien être la dernière de l’Autumn Nations Cup.
"C’est une finale et il y a un trophée au bout, a rappelé Louis Carbonel dans une vidéo partagée par la FFR à la veille du match. Si on pouvait le prendre, cela serait la cerise sur le gâteau." Une finale ça se gagne. Tout simplement.
Les Bleus avec une équipe bis
La crise sanitaire liée au coronavirus a provoqué une accumulation des échéances pour le XV de France. Avec six rencontres à jouer entre le Tournoi des VI Nations, un duel préparatoire face aux Gallois et l’Autumn Nations Cup, la FFR a été obligée de négocier un accord avec la LNR pour libérer les internationaux. Les joueurs pouvaient ainsi seulement disputer trois rencontres sur les six au programme du XV de France.
Si bien que le staff tricolore a totalement bouleversé son groupe en plein milieu de la compétition. Après le succès en Ecosse (22-15), les cadres bleus (Le Roux, Ollivon, Vakatawa, Fickou…) ont retrouvé leurs clubs et le Top 14. La victoire contre l’Italie a également amputé le groupe de joueurs dôtés d’une belle expérience au plus haut niveau avec les départs de Baptiste Serin et de Teddy Thomas.
Pour se frotter aux vice-champions du monde, Fabien Galthié s’appuie donc sur un groupe très jeune (24 ans de moyenne d’âge) et inexpérimenté au niveau international. Les quinze Français alignés au coup d’envoi de cette finale comptent en tout 68 sélections (dont 30 pour le seul Brice Dulin). Un total bien faible en comparaison du calibre anglais avec ses 762 capes cumulées. Mais avec plusieurs joueurs titrés à la Coupe du monde des moins de 20 ans, les Bleus ne manquent pas de talent.
La charnière Couilloud-Jalibert est attendue
En retrait en Ecosse mais en progrès contre l’Italie, Matthieu Jalibert débutera un troisième match consécutif avec le XV de France. Adverse direct d’un George Ford rompu aux duels décisifs, l’ouvreur de l’UBB devra se surpasser. Outre la responsabilité du but, il devra trouver la faille dans la défense anglaise. Derrière, Louis Carbonel se tient prêt à rentrer en cas de coup dur.
Histoire de l’appuyer dans sa tâche, Fabien Galthié a choisi d’accorder une belle confiance à Baptiste Couilloud, propulsé capitaine pour sa quatrième apparition avec les Bleus. Le demi de mêlée, impressionnant avec le LOU en championnat, semble capable d’apporter cette étincelle à l’attaque française. Surtout, son explosivité et sa vista seront très utiles au moment de bloquer l’excellent Ben Youngs au cœur de la bataille.
La colère des Anglais
Le dernier élément majeur de cette finale réside dans l’état d’esprit affiché par le XV de la Rose et même par l’opinion publique et médiatique avant ce crunch. Surprise par des Bleus virevoltants lors du Tournoi des VI Nations (24-17), l’équipe entraînée par Eddie Jones est ultra-revancharde. Et l’idée d’affronter des gamins et des seconds couteaux n’a pas vraiment été apprécié outre-Manche. Au sein du groupe anglais, on se veut diplomate et officiellement on se méfie de la jeune garde.
Dans la presse locale on s’est volontiers lâché sur "la farce" offerte par la France pour le dernier match de l’Autumn Nations Cup. En clair, un nouvel exploit de l’équipe tricolore et une victoire de ce dimanche constituerait une véritable humiliation. La possibilité de finir l’année 2020 comme elle a commencé avec un succès retentissant contre l’Angleterre… en voilà une belle source de motivation.
>> La finale Angleterre-France est à suivre en direct radio sur RMC