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Blanco : « Ne pas mettre toute la faute sur Saint-André »

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DOCUMENT RMC SPORT. Serge Blanco était l’invité de l’Intégrale Sport ce lundi sur RMC. Conflit ouvert avec Bernard Laporte, avenir de la FFR, futur rôle auprès de Philippe Saint-André chez les Bleus: le vice-président de la Fédération n’a rien éludé.

Serge, ce lundi, vous avez donné une interview corsée dans Midi Olympique, dans laquelle vous réglez vos comptes avec Bernard Laporte. On n'est loin de la grande famille du rugby...

Non, je ne pense pas. Toute attaque mérite d’avoir des réponses. Il y a eu des attaques amenées par certaines personnes. Il était grand temps que la Fédération réplique et dise ses vérités. Il faut arrêter de penser que les personnes sont à remettre en cause. Le rugby doit regarder son avenir différemment Après, il est légitime que des personnes se mettent en avant et se positionnent pour les futures élections de la Fédération. Maintenant, il y a la façon dont on peut amener cette candidature, le langage utilisé et le dénigrement qui a été amené. Le respect fait partie du rugby. Après, chacun se bat avec ses armes, dit ce qu’il a envie de dire. Mais ça passe surtout par beaucoup de respect.

Pierre Camou a dit ne pas vouloir briguer un troisième mandat, sauf si c'est Bernard Laporte en face. Pouvez-vous nous dire pourquoi ?

Non, c’est dans un contexte un peu particulier. Si les données doivent être faussées au départ, il y aura des bagarres, des combats. Quand on titille un peu les gens, on peut les amener à vouloir se découvrir. Aujourd’hui, ce que dit Pierre Camou, la façon dont ça peut se faire, bien sûr que ça lui permettrait éventuellement de se représenter. Mais la principale force du rugby, c’est d’être dans la continuité. C’était en réponse aux attaques que Pierre Camou était prêt à relever un défi.

Vous évoquez « certaines personnes », jamais le nom de Bernard Laporte. Est-ce voulu ?

Je n’ai aucun problème pour prononcer le nom de Bernard Laporte (rires). Mais je suis là pour positionner la Fédération en termes sportifs. Bernard a œuvré au niveau de l’équipe de France pendant huit ans, on connait tous les résultats qu’il a eus, bons et moins bons, mauvais pour d’autres. C’est comme par rapport à l’équipe actuelle. On parlait de famille : le rugby doit permettre d’avoir un droit au souvenir. Normalement, on ne doit pas effacer ce qui a été fait et ce qu’ont pu faire les gens avant. C’est ça le respect. A partir de là, que ce soit Pierre, Paul ou Jacques qui dise ce qu’il pense de l’équipe de France, c’est tout à fait normal. Mais il y a des façons de le dire.

Qu'allez-vous faire auprès de l'équipe de France ?

Je ne sais pas si je vais devenir un Jo Maso, je n’aurais peut-être pas son élégance (rires). Moi, je suis dans la continuité de ce que peut amener l’encadrement de l’équipe de France. Plutôt que d’essayer de répondre, de répliquer, il faut essayer d’aider cet encadrement à aller de l’avant, les soutenir moralement, leur faire confiance, dire aux joueurs ce qui va ou ne va pas et les amener sur une voie différente par rapport à ce qu’ils ont fait jusqu’à maintenant.

Serez-vous seul dans ce rôle ?

Serge Blanco sera entouré, il aura d’autres personnes avec lui. Ils formeront une équipe de soutien qui permettra d’aller voir des joueurs, de discuter avec eux… C’est une très grande ouverture par rapport à ces 13 mois qui vont amener le XV de France à participer à la prochaine Coupe du monde et surtout à penser à son devenir, à travers la première tournée de novembre. Une fois que ça ce sera fait, dans la cohésion et dans l’échange, il y aura le Tournoi qu’il faudra gagner, ou en tout cas dans lequel il faudra bien figurer. Et après, on aura toujours le temps de préparer la Coupe du monde. Il faut permettre aux entraineurs dans la sérénité, ce qui n’est pas possible aujourd’hui.

Cela ressemble quand même à un désaveu de Philippe Saint-André...

Non, pas du tout. Je pense qu’il y a des situations où de temps en temps, on a besoin d’un peu d’aide. Aujourd’hui, ce n’est pas à Philippe sur la façon dont on peut gérer le championnat, sur ceci ou cela… Il ne faut parler que de rugby, de vision de jeu. On veut les mettre dans les meilleures conditions possibles. Vous savez, c’est facile, à treize mois de la Coupe du monde, de virer les trois entraineurs. Mais je ne pense pas que ce soit la solution. On a choisi la continuité. Après, il faut amener quelques touches, qui feront, je l’espère, la différence.

Pensez-vous que Philippe Saint-André aurait dû choisir un manager à ses côtés ?

Oui et non. Il ne faut pas mettre toute la faute sur Philippe. Avec le comité directeur, nous partagerons tous les torts et nous voulons surtout partager l’avenir de l’équipe de France.

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La rédaction