Camborde : « Pas du tout inquiet »

Alain Camborde - -
Alain Camborde, pourquoi cette mise en examen ?
J’ai monté une salle de sports avec un copain à Pau (Jurançon, NDLR), et ce copain est entré en contact avec quelqu’un pour acheter des produits. Cette personne était depuis juillet 2010 sur écoute, et s’est fait attraper par les douanes suisses. Un amalgame a été fait parce que je me suis occupé de joueurs de rugby. La juge (Nathalie Lacaule, NDLR) m’a dit que je pouvais continuer mon activité de préparateur physique. Je ne suis pas du tout inquiet. Il n’y aura rien.
Pourquoi votre site internet de vente de compléments alimentaires (Physicoach) a été fermé ?
Il y a eu un enregistrement au niveau des services de la répression des fraudes qui n’a pas été fait. C’est une erreur de ma part. On va le ré-ouvrir.
Que faisiez-vous avec des cachets de Clenbutérol chez vous ?
C’est pour moi, c’est ma vie privée. Je suis asthmatique depuis l’âge de 7 ans, j’ai un pneumologue, j’ai des traitements à vie.
Mais c’est un produit vétérinaire !
Oui, mais les humains peuvent le prendre. Il n’est pas en vente en France, mais il est en vente libre en Espagne. Où est le problème ? Ils ont trouvé quinze comprimés, et les gens disent que j’en ai donné aux joueurs, à Barcella, Garbajosa, Tillous-Bordes… A qui en ai-je donné ? Si la juge pensait que j’avais mis la vie d’autrui en danger, elle ne m’aurait pas laissé la possibilité de poursuivre mon activité.
Vous êtes surpris que l’on puisse faire un parallèle entre le Clenbutérol et vos activités de préparateur physique ?
Je ne fais plus de préparation physique depuis 3, 4 ans. J’ai fait la préparation des Argentins gratuitement (en 2007, NDLR). Je ne suis plus dans le rugby. Xavier Garbajosa, que j’ai rencontré quand il était à Bayonne, est intervenu spontanément sur Sud Radio pour me soutenir. J’ai reçu plein de messages d’encouragement. Je vends des compléments alimentaires, à Pau, à Bayonne, mais je ne suis plus dans le milieu.
Vous êtes serein ?
Je trouve dommage que l’on ait sali ma réputation et celle des joueurs en disant que j’ai donné à des rugbymen des anabolisants. Barcella est obligé de dire dans L’Equipe que je suis « clean », certains joueurs que je n’ai pas vus depuis cinq ans m’ont dit ne pas comprendre cet acharnement. La juge se demande si je ne suis pas impliqué dans un trafic avec la personne qui s’est fait arrêter en Suisse. C’est tout ce qu’on me reproche. Là-dessus je suis tout à fait serein. Ce que pense la Fédération, les journalistes, pff… Dans un an, il y aura deux lignes dans les journaux.
Le titre de l'encadré ici
Dans le viseur depuis 2007|||
Alain Camborde n’est pas inconnu des services de lutte antidopage. Mis en examen le 12 octobre par la juge paloise Nathalie Lacaule pour « importation et détention de marchandises prohibées », après la découverte à son domicile de compléments alimentaires non déclarés au service de la répression des fraudes, et d’une vingtaine de cachets de Clenbutérol (un broncho-dilatateur interdit par le règlement antidopage), l’ancien préparateur physique de bon nombre de rugbymen internationaux dans le Sud-Ouest avait commencé à attirer l’attention de différents services répressifs à partir de 2007, année de la Coupe du monde. Camborde a été mis sur écoute, ses fréquentations surveillées, les mouvements d'argent de ses multiples sociétés scrutés. Sans résultats probants. En juillet 2010, une connaissance de son associé, avec qui il gère une salle de gym à Jurançon, est arrêtée par les douanes suisses pour trafic. A partir du printemps 2011, des informations en provenance du milieu du rugby, et d’autres disciplines, conduisent les enquêteurs des douanes judiciaires de Bordeaux à perquisitionner son domicile et ses locaux professionnels. Le 12 octobre, il est placé sous contrôle judiciaire. L.C.