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Camou : « Je suis en colère »

Pierre Camou

Pierre Camou - -

Après l’officialisation du report du match France-Irlande, Pierre Camou, le président de la Fédération française de rugby, s’est montré très virulent envers le consortium du stade de France. Il déplore que tout n’ait pas été fait pour que la rencontre puisse avoir lieu.

Président, quelle est la responsabilité de la Fédération française de rugby dans cet échec ?

La Fédération est participante au Tournoi organisé par le comité des VI nations, avec une structure qui s’appelle l’administration des VI nations et un cahier de participation. Il fut un temps où chaque pays organisait lui-même ses matchs. Il y a une dizaine d’années, ou plus, nous avons modifié le système. Nous sommes tous ensemble dans le comité exécutif, comme dans l’ERC, et nous sommes participants à une organisation.

Qui était responsable de la tenue du match, le Stade de France ou la Fédération ?

Le Stade de France. Nous payons une location pour avoir un produit en état. C’est aux responsables du Stade de France qu’il faut demander s’il y a un manque. Les températures ne sont pas extrêmes, il me semble que nous avons joué sur un terrain en moins bon état le week-end dernier.

On vous sent en colère…

Oui, je suis en colère. De mon point de vue, la Fédération a pris ses responsabilités. Aucun match n’a été joué en France ni le week-end dernier, ni celui-là. Sauf les matchs internationaux à Grenoble, à Pau ou les matchs de Top 14.

« Ne pas rester locataire et prendre des coups »

Le consortium du Stade de France veut absolument conserver le rugby. Qu’est-ce que cela vous inspire qu’un match aussi important n’ait pas pu avoir lieu ?

Je ne commenterai pas. Les faits parlent d’eux-mêmes. Un match n’a pas eu lieu alors que nous sommes en France. Nous sommes censés avoir tous les équipements qui permettent de recevoir un tel évènement dans n’importe quelle occasion.

Ça vous conforte dans votre projet d’un nouveau stade qui appartiendrait à la FFR ?

Ça n’a strictement rien à voir. Mon projet n’est pas tenu au fait qu’il fasse froid ou pas sur Paris. Ce n’est pas un combat contre le Stade de France. Mon projet est de nature différente, il s’agit d’une entreprise qui s’appelle le rugby français qui veut être maître de ses moyens et ne pas rester locataire et prendre des coups.

Comment sont vos relations avec le consortium ?

Elles sont les meilleures possibles. J’espère que chacun saura tirer les conséquences et d’abord celui qui est en charge de mettre l’équipement à disposition à l’heure précise, tel que c’est communiqué depuis très longtemps.

« Le billet est encore utilisable »

Le représentant de la Fédération au comité des VI Nations n’avait-il pas un moyen de modifier l’horaire du match ?

Non. Un match, c’est un spectacle, c’est un billet, c’est un prix, c’est une chose à une heure précise. Lors d’un match de l’équipe de France, c’est toute la France qui se déplace. Modifier l’horaire, c’est bien quand c’est un évènement régional. Mais tous ceux qui ont programmé leur arrivée à 16h ou 17h, qu’est-ce qu’on en fait si le match démarre à 15h ? Je pense à eux et je pense à mon contrat, à l’acte que j’ai signé qui est ma responsabilité. On m’a fixé un match à une certaine heure et j’ai vendu un produit à cette heure. C’est aux supporters que je pense d’abord et ma colère elle est pour eux.

Comptez-vous faire un geste pour les supporters ?

Je ne connais pas tous les cas particuliers mais j’ai des assurances sur le report de match et sur le fait que le billet est encore utilisable, mais je ne peux pas tout faire, ce serait mentir.