Challenge européen : La marche était trop haute pour le Stade Français

Le Stade Français n'a pas réussi l'exploit de battre le Leinster en finale du Challenge européen, ce vendredi à Dublin (34-13). La province irlandaise remporte un quatrième titre européen ... et permet à Perpignan de se qualifier pour la prochaine H Cup.

« Je crois que l’on peut parler du pire tirage (…) Comme un bonheur n’arrive jamais seul, on les joue chez eux. Ça ne laisse pas beaucoup de raisons d’espérer. Les pronostiqueurs d’un peu partout ne vont pas miser beaucoup sur nous, et je les comprends. » Et si les bookmakers ont écouté les prédictions de Christophe Laussucq, ces derniers ont vu juste en jouant la victoire du Leinster (34-13), ce vendredi, en finale du Challenge européen. Car entre le double tenant du titre de la H Cup et le 10e de Top 14, l’écart et la différence de classe se sont, trop, rapidement faits sentir. Condamnés à l’exploit, au match parfait, à la prestation « de leur vie » – toujours selon Laussucq – pour espérer accrocher leur premier titre européen, les joueurs parisiens n’ont jamais pu créer l’exploit malgré une poussée d’orgueil en fin de rencontre.

Oui, le Stade Français a eu le ballon face à ce Leinster allégé, amputé au coup d’envoi d’Healy, Strauss et Cullen et certainement le regard déjà tourné vers sa finale de Ligue celte, dans une semaine, face à l’Ulster. Mais même un peu moins impressionnante sur le papier, la bande à Jonathan Sexton, toujours aussi habile au pied (14 points, 100 % de réussite), évoluait un cran au-dessus des Franciliens, notamment en terme de réalisme. En témoigne les 39 premières minutes de la partie et ces trois essais signés Madigan (3e), Cronin (19e) et Kearney (28e). Douzième défense de l’Hexagone, le Stade Français devait impérativement faire des miracles dans ses 22 mètres pour espérer résister au Leinster. Peine perdue donc dès la première période, face à des Irlandais sûrs de leur force. Un handicap que les Franciliens ne rattraperont jamais.

Perpignan en H Cup

D’ailleurs, comment pouvait-il en être autrement face à un adversaire ayant broyé Biarritz en demi-finales (44-16) et n’ayant perdu que trois matches sur la scène européenne ces deux dernières années ? Poussé par son public de la RDS Arena, forcément acquis à sa cause, le Leinster gère son avance. Ne s’affole pas outre mesure quand les Stadistes poussent, se relancent grâce à une percée de Sinzelle (66e), bien mis en orbite par Bonneval. Pas plus quand les Parisiens accentuent leurs temps forts, qu’ils plombent eux-mêmes par de nombreuses fautes de main. Il fallait être réaliste, précis et intraitable pour renverser cette montagne irlandaise. Ce que Paris, privé de nombreux titulaires (Papé, Attoub, Fillol, Contepomi, Missoup, Flanquart, Burban…) n’a pas été vendredi soir.

Et ce que la province se chargera de lui rappeler, avec un 4e et ultime essai d’Healy (79e). Le Leinster pouvait devenir la quatrième équipe de l’histoire à remporter les deux trophées européens (H Cup et Challenge). C’est désormais chose faite. Le Stade Français pouvait sauver sa saison médiocre et imiter Biarritz un an plus tôt. C’est finalement… Perpignan qui aura le sourire ce vendredi. Les septièmes du Top 14, à la faveur du succès du Leinster, joueront la H Cup la saison prochaine. Une saison que Paris, défait pour la 4e fois de son histoire dans une finale européenne, attend désormais avec impatience.

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