Dupuy : « Plus qu’épais ! »

Julien Dupuy, 25 ans, demi de mêlée de Leicester, sera le seul non capé des trente joueurs emmenés par Marc Lièvremont en juin défier All Blacks et Wallabies.

Julien Dupuy, sacrée fin de saison, non ?
C'est plus qu'épais comme fin de saison, tout se bouscule ! Champion d'Angleterre, finale de Coupe d'Europe, pris pour la Tournée contre les Blacks, ne toujours pas savoir si je rentre en France ou si je reste en Angleterre... Très épais, y a quelques trucs, oui !

Qu’est ce qui a changé en vous en une seule saison anglaise ?
Je suis arrivé en Angleterre dans une équipe où la rigueur est de rigueur, je suis devenu plus sérieux et plus professionnel, moi qui suis un peu rêveur, qui ne pensait pas forcément au rugby une fois les entraînements terminés... Aujourd'hui, j'analyse plus les choses en profondeur, je suis devenu plus exigeant, je m'implique dans mon rôle de demi de mêlée, c'est à dire de patron. J'ai énormément travaillé dans tous les domaines, et les résultats de mon club ont du aussi faire pencher la balance.

Vous avez relégué le titulaire habituel, Harry Ellis, sur le banc. Belle perf’, non ?
Oui, complétement. Harry Ellis, c'est un très bon joueur doublé d'un bon mec. Mais surtout, j'ai la chance d'avoir deux entraîneurs qui ont eu des 'couilles' on va dire parce que Harry Ellis, c'était le titulaire à Leicester depuis des années, titulaire à la mêlée de l'Angleterre, qui part en Afrique du Sud avec les Lions Britanniques et Irlandais... Donc voilà, ils ont les 'couilles' de mettre un petit frenchy qui de surcroît a émis le souhait de repartir en France !

Première sélection chez les All Blacks, ça vous fait quelque chose ?
Ah oui, ça me fait rêver c'est sûr. Je côtoie Aaron Mauger (centre, 45 sélections avec les All Blacks) à Leicester, ça me donne une idée de ce que je vais aller défier, c'est un monstre de rugby... Quand tu t'entraînes avec lui, des fois tu t'arrêtes, tu regardes et tu filmes...

Vous étiez en concurrence à Biarritz avec Yachvili, vous partez en Angleterre et lui soufflez la place en équipe de France…
Oui, j'ai fais le bon choix. par contre, j'insiste, il n'y a aucune revanche par rapport à Dimitri ou à Biarritz, Dimitri est un 'pote à moi', j'étais très malheureux pour lui quand ça n'allait pas fort avec Biarritz, et là je suis vraiment content pour lui de la voir revenir à son meilleur niveau. Donc aucune revanche personnelle à lui ou au club. Ce sont les aléas de la vie, on était en balance pour partir en Tournée, le plateau de la balance a penché vers moi.

La rédaction - Laurent Depret