Charvet : "Comment on a battu les All Blacks en 1986…"

Denis Charvet - -
« Une semaine avant, on perd à Toulouse. Moi, je n’étais pas de ce premier test-match. Je suis sélectionné dans la semaine pour faire partie de l’équipe en vue du deuxième. Et quand on arrive le mercredi, Alain Carminati, qui était la vedette montante de l’équipe de France, n’est pas là. Il arrive à 19h. Il était au Bataillon de Joinville. Et là, Jacques Fouroux (le sélectionneur national de l’époque, ndlr) devient fou. Le lendemain matin, Carminati est viré de l’équipe. »
« Ils n’aiment pas être agressés »
« Cette victoire à Nantes, c’est la victoire d’un seul homme : Jacques Fouroux. Il avait compris qu’il fallait aller à la guerre. Pendant quatre jours, il nous a enfermés. Il a été odieux avec nous tous. Lors de l’avant-match, il a fait la guerre à tous les avants. Il a pris des coups de tête, des coups de casques. Il est sorti du vestiaire K.O. Jacques a été formidable, fantastique. C’est sa victoire à lui. Les Blacks, si tu ne les agresses pas, tu peux en prendre 30 ou 40 très vite. Ils n’aiment pas ça. Ils n’aiment pas être agressés. Tout de suite, tu leur mets le doute. »
« José Touré m’a dit : « Vous êtes des fous ! » »
« A la fin du match, José Touré, qui était attaquant du FC Nantes et de l’équipe de France à l’époque, m’a dit : « Mais Denis, vous êtes dingues, vous êtes des fous ! » En Nouvelle-Zélande, ça a été un vrai traumatisme. Trente ans après, ils en parlent encore de Nantes. On les a retrouvé ensuite en finale de la Coupe du monde 1987. Jacques a voulu jouer sur l’émotion. Mais on n’avait plus d’énergie pour faire la guerre et du coup, on a perdu contre la même équipe des Blacks, six mois après. »