Biarritz avec la tête

L'arrière international a été l'homme du match. - -
Le Biarritz Olympique a trouvé la clé face aux voltigeurs d’Ospreys pour s’offrir la quatrième demi-finale de son histoire. A Saint-Sébastien, le club basque a fait preuve d’une grosse intelligence tactique pour museler l’extraordinaire ligne de trois-quarts galloise, emmenée par Shane Williams. Sur le pré d’Anoeta, les Basques ont assuré l’essentiel lors des quarante premières minutes en regagnant les vestiaires avec un petit point d’avance (16-15). L’ailier supersonique (10’’25 sur 100m !) du BO, l’américano-zimbabwéen Takudzwa Ngwenya marque un essai de 80m (12e) ; les bottes de Damien Traille et Dimitri Yachvili font le reste. Il faut au moins ça pour endiguer la marée galloise, logiquement ponctuée d’un essai de Ryan Jones (19e).
A la pause, Laurent Rodriguez recadre ses joueurs. Il leur demande de rendre moins de ballons au pied et de miser sur leur supériorité en conquête. Mise au point tactique payante, récompensée par le deuxième essai biarrot, signé Balshaw (50e). L’arrière anglais sort sur blessure, Traille, homme du match, glisse à l’arrière, et Barcella entre à la place de Coetzee. Biarritz, porté par Traille et Yachvili, joue juste en étouffant le jeu en mouvement des Ospreys. Un troisième drop de l’arrière international biarrot porte l’écart à huit points. Un avantage qui va fondre à cinq minutes du dénouement avec un ultime essai de Nikki Walker (75e).
Biarritz ne craque pas dans le "money time"
Emmenés par Yachvili, les Biarrots conservent le ballon sur une série de « pick and go » qui met en valeur leur monumental paquet d’avants. Le suspense est total. Biarritz va-t-il craquer dans le « money-time », comme Clermont la veille face au Leinster (28-29) ? Un dernier drop de Biggar glace un instant Anoeta, mais à l’inverse du terrible épilogue des Auvergnats, l’histoire sourit cette fois à un club français : la tentative passe à côté, score final 29-28.
Le BO accède au dernier carré de l’épreuve continentale pour la quatrième fois de son histoire après 2004, 2005 et 2006. Les Ospreys, malheureux face aux clubs français (1 victoire en 9 confrontations), échouent pour la troisième saison d’affilée au stade des quarts. Biarritz, qui reviendra à Anoeta pour la demi-finale, signe sa sixième victoire en sept matches dans son antre de Saint-Sébastien et peut nourrir de sérieux espoirs face au Munster, tombeur de Northampton (33-19), même si Dimitri Yachvili reconnait qu’il faudra « hausser le niveau pour aller au bout ».
Dimanche, le dernier quart de finale opposera Toulouse à Paris. Il y aura nécessairement deux représentants tricolores dans le dernier carré de la Coupe d’Europe, ce qui n’était pas arrivé depuis la saison 2004/2005. Le Stade Toulousain avait remporté la finale.