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Champions Cup: Toulouse n’avait pas la tête à ça

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Au lendemain des attentats qui ont frappé Paris dans la nuit de vendredi à samedi, le Stade Toulousain a sèchement été battu sur la pelouse des Saracens (32-7), lors de la première journée de Champions Cup. Une rencontre marquée par la vive émotion présente dans l’Allianz Park de Londres.

Dans un contexte très pensant, Toulouse a très mal lancé sa campagne européenne, après s’être fait corriger sur la pelouse des Saracens (32-7), lors de la première journée de Champions Cup dans la Poule 1. Au lendemain des attentats qui ont frappé Paris dans la nuit de vendredi à samedi, le Stade Toulousain était le seul club français à fouler les pelouses ce samedi. C’est forcément avec le cœur lourd et avec une vive émotion que les joueurs, avec un brassard noir sur le maillot, sont sortis du tunnel pour entrer dans l’Allianz Park de Londres, garnie d’une banderole « We stand with Paris » (« Nous sommes avec Paris ») déployée par les fans anglais.

Mola : "L'atmosphère est lourde" 

Une minute de silence a été respectée avant le coup d’envoi, suivie d’une Marseillaise diffusée par les haut-parleurs du stade et reprise par la poignée de supporters toulousains présents en Angleterre. "Elle n'était pas forcément tonitruante mais suffisamment émouvante pour nous mettre dans un état qui n'était pas forcément le bon, souligne Hugo Mola, l'entraîneur des Toulousains. Mais c'était la moindre des choses que de rendre hommage aux victimes et aux familles. Etant un peu loin, c'était notre manière à nous de panser les futures plaies. Bien sûr qu'on aurait aimé revenir avec des points. Depuis hier soir, l'atmosphère est lourde. J'ai senti les garçons très affectés." 

L’ensemble du staff des Rouge et Noir et les dirigeants du club avaient pris place sur la pelouse aux côtés de leurs joueurs, alignés face à la tribune principale et visiblement très marqués par les tragiques attaques de Paris, dont le bilan s’élève à 129 morts et près de 352 blessés (80 grièvement). "C'est bien plus important que ce qui nous est arrivé ce soir", confie Yoann Maestri qui n'est resté que 30'' face aux micros.

Une Marseillaise diffusée par les haut-parleurs du stade

Avant le coup d’envoi, dans les couloirs de l’Allianz Park, l’entraîneur des arrières du Stade Toulousain, Jean-Baptiste Élissalde, était d’ailleurs allé saluer l’un des arbitres de la rencontre, qui lui avait ensuite demandé comment il allait moralement. « C’est un cauchemar », lui avait alors répondu l’ancien demi de mêlée de l’équipe de France. Une grande émotion qui explique certainement la première mi-temps catastrophique des Toulousains. Dominés dans tous les domaines par le leader de la Premiership (4 victoires, 0 défaite), les hommes d’Ugo Mola ont pris une bonne gifle en l’espace de 40 minutes (27-0), encaissant trois essais anglais (deux de Wyles, un de Vunipola).

En deuxième période, Thierry Dusautoir et ses coéquipiers ont toutefois sauvé l’honneur. En s’appuyant notamment sur une grosse mêlée, les Haut-Garonnais se sont bien repris, empêchant les Sarries de marquer un quatrième essai, synonyme de bonus offensif. Si l’essai de Christopher Tolofua (50e) reste anecdotique, Toulouse n’avait vraiment pas la tête au rugby aujourd’hui.

A.M. avec J.R.