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Les Français font grise mine

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Le week-end n’a pas souri aux clubs français, logiquement éliminés en demi-finales de H-Cup. Pour la cinquième fois seulement en seize éditions, aucun pensionnaire du Top 14 ne sera de la finale. Motif d’inquiétude ou incident de parcours ?

C’est en spectateurs attentifs que les pensionnaires du Top 14 assisteront à la finale de la H-Cup. Après le 100% de réussite de l’année dernière avec une finale Stade Toulousain-Biarritz au Stade de France, ce sont des Irlandais et des Anglais qui se disputeront le 21 mai à Cardiff la seizième H-Cup. Respectivement battus par le Leinster (32-23) et Northampton (23-7), Toulouse et Perpignan n’ont pas passé l’obstacle des demi-finales. Ce n’est que la cinquième fois que le rugby français ne possède aucun représentant en finale. « Le rugby britannique roule un peu des mécaniques, mais je ne sais pas si on peut parler d’ascendant permanent, tempère l’ancien international anglais, Richard Pool-Jones. C’est ponctuel. L’année dernière, ce n’était pas le cas. »

Dans les deux cas, les équipes françaises sont tombées contre plus fortes qu’elles. Toulouse a perdu le combat de la discipline, alors que Perpignan s’est incliné dans celui de la puissance. « C’est surtout dans le combat que le Leinster et Northampton ont imposé leur loi, continue Pool-Jones. Il n’y a pas que le physique, mais aussi le côté mental. Quand on joue à domicile, c’est un net avantage. On connaît les Dusautoir, Albacete ou encore Johnston. Ils sont capables de rivaliser au plus au niveau, mais ce week-end, je les ai trouvés un peu en-dessous de leur rendement habituel. »

Elissalde : « Une chute de bicyclette »

Pas question pour autant de tomber dans la sinistrose. Si Toulouse est assuré de jouer les demi-finales du championnat, Perpignan a pratiquement dit adieu à une qualification pour les barrages et donc à une nouvelle campagne européenne. Avec le départ de Jacques Brunel pour l’Italie, les Catalans se lancent dans la construction d’un nouveau cycle. Champions il y a deux ans, finalistes l’année dernière, ils devraient être emmenés par Jacques Delmas la saison prochaine. « Ce n’est pas facile, regrettait Paul Goze, le président de l’USAP à l’issue de la rencontre. C’est un échec pour nous. Ce n’est pas arrivé depuis longtemps (ndlr : depuis la saison 2000-2001), mais on va repartir de l’avant. Le club va rebondir. »

Il était également question de « rebond » dans les rangs de Toulouse. « C’est une chute de bicyclette mais on va remonter dessus. Je suis très motivé pour aider les joueurs », plaisantait Jean-Baptiste Elissalde, entraîneur des arrières toulousains. Recordmen du nombre de victoires avec quatre titres, les joueurs de la Ville Rose ne réaliseront pas l’incroyable doublé que certains les voyaient réussir en conservant cette H-Cup et en soulevant le Bouclier de Brennus pour la première fois depuis 2008. « Ça fait 20 ans que je dis que le doublé est difficile, conclut Guy Novès. Quand on est investi dans deux tableaux, la pression est énorme. On sait que nous avons encore une demi-finale à jouer. Si on l’a gagne c’est sympa, sinon, on aura quand même fait une saison merveilleuse. »

P.Ta. avec L.D. et W.T.