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Perpignan, maître en son pays

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A Barcelone, dans un stade de Montjuïc en liesse, Perpignan s’impose (29-25) face à Toulon en quart de finale de la H-Cup. Huit ans après, les Catalans retrouvent le dernier carré européen.

Joueurs, dirigeants et supporters catalans l’avaient clamé en cœur : pour que la fête soit belle, il fallait une victoire. L’USAP l’a fait, au terme d’un match d’abord fermé puis dont l’issue a semblé inexorable tout au long d’une seconde période largement dominée par les « locaux ». Pour ce premier déplacement historique en Catalogne du sud, les Perpignanais ont d’abord semblé perdus sur le pré irradié de soleil de Monjuïc, provoquant ce commentaire du coach Jacques Brunel à la pause : « On est fébrile, c’est clair. On n’a pas fait une bonne mi-temps, on a perdu beaucoup de ballons. Il faut retrouver du calme. » Le troisième-ligne Damien Chouly ajoutera même à la fin du match : « On était un peu dégoûté ! » A ce moment de la partie, Toulon entretient l’espoir grâce à la botte de Wilkinson et un essai inscrit sur un contre par le flanker australien George Smith, quelques secondes avant de regagner les vestiaires. 

Mermoz : « Envie de pleurer durant tout le match

La première banderille posée par une échappée en solo (44e) du virevoltant Julien Candelon sonne le réveil de l’USAP. Perpignan campe dans la moitié de terrain adverse et concrétise sa domination dix minutes plus tard sur un essai de Planté (53e), au terme d’un superbe mouvement d’envergure. Montjuïc s’emballe mais boit la tasse sur le renvoi toulonnais. Le surpuissant deuxième-ligne toulonnais Schofield charge plein champ et donne à son capitaine Joe Van Niekerk qui s’en va aplatir dans l’en-but. Wilkinson transforme et redonne l’avantage aux siens, pour la dernière fois (16-18). Impérial au pied, Porical (17 points) enquille les pénalités et le paquet d’avant catalan étouffe son vis-à-vis. Les « gros » récompensés à la 73e, suite à une mêlée à cinq mètres conclue en force par le pilier Freshwater. Perpignan s’envole, le stade explose, à peine tempéré par l’essai de l’honneur toulonnais inscrit par Cibray (80e).

Depuis les tribunes, Maxime Mermoz indisponible pour encore un mois, a apprécié : «Quand tu es au bord du terrain, tu vis le moment beaucoup que quand tu es joueur. C’est un stress et en même temps une joie, une envie de pleurer tout le match. » Il faudra désormais l’emporter sur les terres de Northampton ou de l’Ulster pour rêver de finale à Cardiff. L’USAP l’a déjà fait, c’était en 2003. Les Perpignanais s’étaient imposés 21-14 à Dublin face au Leinster. Une histoire achevée dans la douleur d’une défaite en finale face à Toulouse. Catalans et Haut-Garonnais signeraient sans doute bien pour une revanche, le 21 mai prochain…

Sylvain Reignault