Pourquoi la France domine l’Europe

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« C’est vrai que le rugby français se porte bien. » Emile N’Tamack manie l’euphémisme. A un an de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, l’entraîneur des lignes arrières tricolores est aux anges. Comme l’ensemble de l’Ovalie hexagonale. Ce week-end, le Stade Toulousain face au Leinster et le Biarritz Olympique face au Munster ont repoussé la menace irlandaise et disputeront le 22 mai prochain une finale de Coupe d’Europe 100% française, la troisième de l’histoire après Toulouse-Perpignan en 2003 et Toulouse-Stade Français en 2005.
Des succès qui s’inscrivent en droite ligne du 9e Grand Chelem réalisé par l’équipe de France lors du Tournoi des VI Nations. Un triomphe construit à grand coup de combat. « No scrum, no win » (pas de mêlée, pas de victoire) dit la devise britannique. C’est sur cet adage que la France a bâti ses triomphes. « On doit notre victoire à notre première ligne », lâchait d’ailleurs Marc Lièvremont à l’issue du Tournoi.
L’argent fait le bonheur
Cette culture de la conquête est en train de porter ses fruits et d’imprégner le Top 14. La France s’avance avec le meilleur paquet d’avants d’Europe. Harinordoquy, Servat, Barcella, Millo-Chluski, Picamoles, Dusautoir… autant de joueurs aussi performants en sélection qu’en club. « Félicitations à nos avants, a glissé Thierry Dusautoir, le capitaine toulousain après la victoire face au Leinster. Ils ont remporté presque tous leurs duels face au pack adverse. » Une analyse également valable pour les Biarrots, emmenés par un Imanol Harinordoquy immense d’héroïsme touché salement au nez et aux côtes contre le Munster.
Autre élément d’explication, le pouvoir économique des clubs français. Dans le sillage d’un Mourad Boudjellal, président du RC Toulon, finaliste cette année du Challenge Européen, ou du richissime Lorenzetti qui a permis au Racing de retrouver ses couleurs, le rugby français fait parler l’Euro fort. Depuis plusieurs saisons, le Top 14 retient ses meilleurs joueurs, tout en attirant le gratin international « Le niveau du Top 14 a bien progressé », reconnaît Lièvremont. Pourvu que ça dure…