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Coupe du monde: les Bleus se mettent au japonais

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Depuis leur arrivée dimanche, les Bleus prennent leurs repères au Japon où ils découvrent une culture radicalement différente. Conférences de presse en chaussettes ou pieds nus, une météo capricieuse, des tatouages à cacher, ne pas parler trop fort… Les Français ont changé de monde.

"Konichiwa". En débarquant en chaussettes dans la salle de presse du Fuji Hokuroku Park, Cyril Baille lance, avec un grand sourire, un bonjour à la sauce japonaise. "Il n’y a que deux mots que je maîtrise, c’est konichiwa et arigato (bonjour et merci), raconte le pilier toulousain. Alors je dis ça toute la journée et j’ai l’impression de parler japonais. Ça me rassure un peu." Arrivés dimanche, les joueurs et le staff du XV de France ont changé de monde. En l’espace de quatre jours, ils ont commencé à plonger dans une nouvelle culture parfois déroutante.

"Beaucoup de choses m’ont étonné, avoue le troisième ligne toulonnais Charles Ollivon. La nourriture déjà! Je ne suis pas trop fan, je n’ai pas trop l’habitude non plus. Les gens sont très respectueux, très cadrés, tout est carré, c’est vraiment une culture différente on s’en rend bien compte, il y a beaucoup de respect, c’est vraiment dépaysant." Loin des tumultes de Tokyo, les Bleus ont posé leurs valises à Fujiyoshida, une municipalité située dans la préfecture de Yamanashi, au pied du Mont Fuji. Ici, ils y découvrent les us et coutumes locales. L’une des premières a été d’enlever ses chaussures à l’entrée pour arriver en salle de presse. "Petite conférence de presse pieds nus, tranquille, lâchait Yoann Huget avec un grand sourire mardi. On sait qu’il faut enlever les tennis à chaque fois, mais ça ne me dérange pas. C’est une coutume et il faut la respecter."

"Tout est différent ici", selon Ollivon. Et visiblement l’acclimatation s’est fait assez naturellement. Même à la météo qui rappelle le Pays Basque au troisième ligne du RCT. Et pourtant, les aléas naturels sont bien plus impressionnants au Japon. Après être arrivés juste avant le typhon dimanche, les Français ont découvert les alertes "glissements de terrain" cette semaine, avec un message reçu sur tous les téléphones mardi. "On nous a informés qu’il y a des séismes qui pourraient arriver n’importe quand et qu’il fallait se planquer là où l’on pouvait mais honnêtement pour l’instant j’espère qu’il ne va rien se passer de grave car on entend parler des typhons, des effondrements, des séismes.... On est un peu loin de tout ça chez nous mais il faut s’adapter."

"On ne peut pas faire n’importe quoi"

Au Japon, les règles sont établies et on les respecte. Cela vaut pour la délégation du XV de France comme pour les autres. "Un peu plus qu’en France, on ne peut pas faire n’importe quoi, résume bien le pilier Emerick Setiano. Quand on est avec les collègues sur le terrain, on a l'habitude de faire pipi sur le bord du terrain mais ça n’existe pas ici, faut vraiment pas le faire. Ne pas parler fort en public, faire attention toujours à ceux qui sont autour de soi, c’est assez particulier. Parfois, il y a Damian Penaud qui fait des siennes. Il parle très fort, il rigole très fort." Et au Japon, ce n’est pas franchement la norme. Pas plus que les tatouages d’ailleurs.

Ici, on les camoufle. Car ils souvent associés aux yakuzas, la pègre japonaise. "Lionel (Rossigneux, l’officier de presse) nous avait un peu avertis qu’il fallait les cacher dans certains endroits avoue Baille qui en porte sur ses deux bras. On fera ce qu’on nous demande. Ici, ça va, on peut se permettre de les montrer mais ça ne sera pas le cas partout." Notamment dans la rue ou les onsen, les bains chauds japonais. Les Bleus n’auront de toute façon pas trop le temps de s’extirper de leur hôtel dans les jours à venir. Si ce n’est pour aller au Parc d’attraction qui jouxte leur hôtel, avec des grands huit vertigineux ("je n’irai pas, j’ai peur que ça pète avec mon poids" rigole Baille), ou pour poursuivre la découverte de la culture locale. Et ce dès jeudi après-midi pour quelques joueurs lors d’une visite d’une école japonaise.

Jean-François Paturaud à Fujiyoshida (Japon)