Auckland s'enflamme pour les Tonga

Dans la banlieue sud de la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, les habitants d'origine polynésienne vibrent pour les équipes du Pacifique. Et notamment pour les futurs adversaires de l'équipe de France.

Les drapeaux se succèdent les uns après les autres. Dans le quartier d’Otara, banlieue pavillonnaire au sud d’Auckland, la mode n’est pas au noir agrémenté d’un peu d’argenté. Toutes les maisons ou presque sont habillées aux couleurs des Samoa ou des Tonga et arborent fièrement leurs étendards rouges, blancs, et bleus. Lofa, 35 ans, n’a pas lésiné sur les moyens. « J’ai acheté six drapeaux. Quatre pour les vitres de ma voiture, et deux grands pour le toit de ma maison », explique ce supporter des Aigles de mer, le XV du Royaume de Tonga.

Arrivé il y a quinze ans en Nouvelle-Zélande, Lofa ne soutient les All Blacks que du bout des lèvres. « Ceux qui me font vraiment vibrer, ce sont les Tongiens », sourit-il. Depuis le début de la Coupe du monde, Auckland vit ses plus grandes émotions grâce à sa communauté polynésienne (200 000 personnes sur 1,2 million d’habitants). Alors que les fans kiwi sont bien plus sur la réserve, les Polynésiens, eux, assurent l’ambiance. Tous les week-ends, Auckland s’anime au rythme de leurs concerts et de leurs klaxons.

Il y a quelques semaines, plus de 5 000 supporters tongiens ont assisté à un entraînement public des hommes d’Isitolo Maka dans une ambiance euphorique et chantante. « C’est nous qui mettons la plus grosse ambiance par rapport aux Samoans ou aux Fidjiens, assure Sane, 28 ans. On peut regarder les matchs n’importe où : au pub, chez des amis. On est très démonstratifs ! On se retrouve tous ensemble pour pousser derrière notre équipe. » Lofa, lui, réunit sa famille au complet lorsque les Tongiens sont sur le pré : « Même les plus jeunes enfants sont avec nous. Il y a une fierté énorme de supporter notre île natale pendant la Coupe du monde. »