Bernard Laporte : « Pas de sanctions »

Bernard Laporte apporte des changements contre la Namibie - -
Bernard Laporte, qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer douze changements pour le match de dimanche contre la Namibie ?
On a toujours dit que nous avions un groupe de trente joueurs, que nous avons confiance en eux. On le montre en effectuant douze changements. Il n’y a pas de sanctions dans notre groupe. Il y a des remises en question, de l’échange mais surtout un respect pour nos trente joueurs. Les trois matchs de préparation nous ont montré que les joueurs étaient dans la compétition, qu’ils étaient performants. On ne devait pas se recroqueviller après ce match décevant en remettant les mêmes joueurs sur le terrain. Les autres joueurs n’auraient pas compris.
Cette équipe de France a une forte connotation Toulousaine avec huit titulaires…
On a tenu compte du fait que la rencontre se jouait au Stadium. C’est leur public, leur famille. Ils sont chez eux. Ils auront un label affectif sur ce match. Mais il n’y a pas que ça sinon nous aurions mis Yannick Jauzion et Fabien Pelous dans le quinze de départ.
Il y a des joueurs qui ne sont pas remplaçants alors qu’ils étaient titulaires contre l’Argentine. Pourquoi ?
La compétition est longue. Cinq jours après la Namibie, il y aura un nouveau match à disputer contre l’Irlande. On se doit d’entretenir cette concurrence, d’anticiper le match suivant. Les trentenaires ont besoin de souffler parce que c’est difficile d’encaisser trois matchs consécutivement. On n’a pas fait l’équipe pour l’Irlande mais pour la Namibie. S’il y a de bonnes surprises, on se posera des questions pour le match d’après.
Est-ce que la frustration est évacuée ?
Elle sera évacuée quand on aura rejoué. C’est aussi simple que cela. Quand on est compétiteur, on a envie de jouer, de retrouver l’enthousiasme. Il ne faut pas rester sur un truc où tu as été emprunté. On a encore cette défaite en travers mais il faut se tourner vers l’avenir.
Raphaël Ibanez sera remplaçant…
Raphaël n’a pas 25 ans. Il reste notre capitaine. Sa non-titularisation est tout sauf une sanction. On a pensé le mettre au repos mais finalement, on va le garder dans les 22. Il peut apporter son enthousiasme et ses qualités de capitaine. Comme j’espère que la route sera longue, nous sommes obligés de ménager les joueurs de 34 ou 35 ans.
Craignez-vous que la pression rattrape vos joueurs le week-end prochain ?
Si on n’arrive pas à évacuer la pression, on n’a plus qu’à rentrer à la maison. On ne mérite pas d’être champion du monde. On s’est troué une fois et il faut maintenant les aider à remonter cette pente. On doit retrouver l’enthousiasme nécessaire pour jouer un match de rugby. Une Coupe du Monde, ce n’est que du bonheur, que du plaisir.