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Blacks, et d'équerre

Richie McCaw et Graham Henry

Richie McCaw et Graham Henry - -

La Nouvelle-Zélande a fêté comme il se doit dimanche soir la victoire de son équipe en finale de la Coupe du monde face au XV de France (8-7). La bière a coulé à flots sur le port et les partenaires de Richie McCaw sont enfin devenus les héros de tout un peuple.

De l’Eden Park à l’Eden Park. Certains supporters des All Blacks ont cru revenir 24 ans en arrière ce dimanche quand Richie McCaw a soulevé le trophée Webb Ellis et revoir David Kirk dans la même situation, face à la même équipe. Comme si une Coupe du monde en Nouvelle-Zélande ne pouvait échapper à son hôte, les joueurs de Graham Henry ont résisté à la grande performance tricolore pour ajouter une deuxième fois le nom de leur pays au palmarès de la compétition. Et c’est sur le port d’Auckland, plus que dans un stade où seuls des privilégiés pouvaient s’offrir des places, que les jeunes fans des All Blacks ont pu laisser éclater leur joie entre deux gorgées de bière.

« C’est incroyable, a crié l’un d’entre eux, le drapeau néo-zélandais autour du cou. Le match a été serré jusqu’au bout. C’est une grande victoire. Ça faisait si longtemps qu’on attendait ça. » La délivrance s’est fait attendre. Et l’une des figures de cette finale restera Stephen Donald, le quatrième joueur dans la hiérarchie des All Blacks à l’ouverture. Après avoir remplacé Aaron Cruden, blessé à un genou, à la demi-heure de jeu, il a passé la pénalité qui a finalement fait la différence au tableau d’affichage (8-7). Une trajectoire improbable, après les forfaits de Dan Carter, qui a récupéré sa médaille avec un grand sourire, et Colin Slade. Mais un autre héros sera fêté au cours des prochains jours. Un certain Graham Henry.

Henry : « On peut reposer en paix »

Extrêmement critiqué après la défaite en quarts de finale en 2007 face à la France, à Cardiff, le sélectionneur des All Blacks savoure sa douce revanche sur le destin. «Je pense qu’on a appris beaucoup de choses de la défaite de 2007, a-t-il confié après le sacre de son équipe. On s’était préparé à affronter une situation inattendue. On n'a pas suffisamment créé mais on a suffisamment bien joué pour gagner. Je suis tellement fier d’être néo-zélandais. C’est quelque chose dont on rêvait depuis un bon moment. On peut reposer en paix. » Ses All Blacks ont retrouvé la place qui leur est souvent attribuée d’office, par leur prestige et leur puissance sur l’imaginaire des passionnés, dans la hiérarchie mondiale. Même si, comme le concède Richie McCaw, « ce n’était pas joli ». Il y a au moins 4 millions d’habitants, plus la diaspora, qui ne voulaient pour une fois que le résultat. Et se moquaient de la manière.