Chabal, le Maori blanc

Sébastien Chabal - -
Sébastien Chabal, sportif préféré des Français, on le savait. Mais rugbyman préféré des Maoris néo-zélandais, c’est un peu plus inattendu ! « C’est dingue, ça fait des mois et des mois que Chabal passe avant, après et durant la mi-temps des matchs diffusés à la télé », s’amuse Stéphane Guindon, expatrié depuis six ans et chercheur en biologie à l’université d’Auckland. « Je suis allée regarder un match de la tournée dans un pub avec des amis, la France avait perdu, mais quelques clients maoris, tatouages et muscles bien visibles, ont essayé de nous consoler », ajoute Elsa, l’épouse de Stéphane. « Ils disent de lui qu’il a été un Maori dans une vie antérieure, ils le surnomment le Maori blanc ! »
Le plaquage mettant KO Chris Masoe en 2007, suivi une semaine plus tard d’un choc désintégrant la mâchoire d’Ali Williams, tout cela a laissé plus qu’une trace sur les sites de partages de vidéos. L’an passé, le Wellington Post avait titré sa Une sur un Chabal barbu, chevelu et transpirant à souhait « The Caveman comet ». Et d’icône pour internautes adolescents en mal d’émotions fortes et réelles, Sébastien Chabal est naturellement devenu « bankable » à l’export, et exploit rare en chassant sur les terres du pays où le rugby est roi, la Nouvelle-Zélande.
« Ils aiment sa force brute »
La chaîne de magasins de sport leader en Nouvelle-Zélande, Rebel Sport, a fait du colosse français le leader de son image de marque. « Les Maoris aiment la force brute », explique un autre résident français, Stéphane, ingénieur dans l’agro-alimentaire à Auckland depuis quatre ans bientôt. « Et Chabal, avec ses muscles, sa force, son regard noir et ses poils, leur plaît plus que les All Blacks d’aujourd’hui qui pour certains passent trop de temps à leur goût chez les esthéticiens et les coiffeurs ! »
En juin 2007, tranquillement accoudé au bar de l’Holiday Inn de Wellington lors de la tournée qui l’a couronné star du web, Sébastien Chabal, alors joueur à Sale, discutait avec le pilier tricolore de Bourgoin Olivier Milloud. « C’est marrant, lui expliquait-il, en Angleterre je suis populaire, en Afrique du Sud, je suscite de l’engouement, ici c’est un truc trop gros… En fait, Chabal, c’est un produit fait pour l’exportation, il n’y a qu’en France où il ne se passe pas grand-chose. » La suite de sa carrière et l’explosion de sa popularité lui ont donné tort.