Chambreurs, ces Néo-Zélandais !

Soulagés et heureux de s'être imposés contre la France (37-17), samedi à l'Eden Park, les supporters néo-zélandais ont dignement fêté la victoire contre l'un de leurs plus grands rivaux. Pas toujours avec fair-play.

Il ne faisait pas bon mettre un Français dehors en ce soir de défaite contre la Nouvelle-Zélande (37-17). Particulièrement accueillants depuis le début de cette Coupe du monde, les supporters néo-zélandais s’en sont donné à cœur joie après la victoire des All Blacks contre les Bleus à l’Eden Park, samedi. Pour l’occasion, certains se sont même mis à la langue de Molière et lançaient, ironiques, des « Allez les Bleus, Allez les Bleus… » dans les rues. Dans les rangs des supporters français, on avouait même cacher les signes distinctifs de soutien aux hommes de Marc Lièvremont. Comme cette résidente française, en Nouvelle-Zélande depuis quatre ans, qui nous ouvre son sac dans lequel est rangé son maillot de l’équipe de France.

Avec ce succès, les Néo-Zélandais évacuent quatre années de rancœur nées de la défaite à Cardiff en quarts de finale de la dernière Coupe du monde (20-18). Et même si cette victoire honorifique ne leur offre pas le prestigieux trophée, le scénario de la rencontre suffit amplement à leur bonheur. A commencer par des joueurs particulièrement sous tension et qui n’ont pas hésité à chambrer leurs homologues français pendant la rencontre. Comme lorsqu’Adam Thomson inscrit le premier essai et qu’il exécute un geste de mise à mort d’un catcheur américain, John Cena, ou encore Israël Dagg qui mime la poule avec ses mains au moment d’inscrire le quatrième essai des Blacks.

« French toast »

Les piques se dressent jusque dans la presse. « French toast » peut-on lire à la une du Sunday Star Times. Notre confrère Marc Hinton commence même son article en page intérieur par un : « Très bon », particulièrement révélateur du soulagement de tout un pays. « Autre chose qu’une large victoire contre un de nos principaux rivaux n’aurait pas été acceptable », poursuit le journaliste. Du côté des annonceurs, on rivalise également d’inventivité. Une célèbre marque de vente d’équipements de sport a même publié une publicité toute pensée pour l’occasion. « France, concentre-toi sur tes points forts. Les articles de pétanque sont à moitié prix. » Pas certain que les milliers de supporters français qui sont venus jusqu’ici se soient rués dans les magasins pour s’acheter une « triplette » à ranger dans le coffre de leur camping-car loué pour sillonner la Nouvelle-Zélande.