Cooper, l'ennemi public n°1

Quade Cooper - -
Il faut bien reconnaître à Quade Cooper une certaine force de caractère. Cela fait deux mois que le numéro 10 de l’équipe d’Australie subit un feu constant. Pas une conférence de presse sans qu’il ne soit attaqué par les médias néo-zélandais, qui demandent au « traître » ce que cela fait de revenir dans son pays natal... Pas une semaine sans qu’un ancien international australien ne le critique vertement. Pourtant, le joueur de 23 ans ne se démonte jamais. Il répond poliment qu’il « respecte énormément les All Blacks » et qu’il a encore « beaucoup d’amis en Nouvelle-Zélande ».
Quade Cooper est né à Tokoroa, une petite ville forestière dans la province de Waikato, à trois heures de route d’Auckland. Il y touche ses premiers ballons de rugby. Mais à 14 ans, son père, peintre en bâtiment, part chercher du travail en Australie. Toute la famille le suit et s’installe à Brisbane. Hyper talentueux, Cooper n’échappe pas à l’œil des entraîneurs australiens. Il commence par le rugby à XIII, avant de se mettre au XV. Ses appuis déroutants et ses passes improbables en font rapidement un des symboles de la nouvelle génération installée par Robbie Deans dans l’équipe australienne.
Les anciens ne le loupent pas
Cette semaine, Cooper a reconnu en conférence de presse qu’il aurait pu rejoindre la sélection à la fougère argentée, mais qu’il avait préféré « rester près de sa famille » et endosser le maillot australien. Un crime de lèse-majesté qu’on n’a pas fini de lui reprocher en Nouvelle-Zélande. Les médias kiwis tentent aussi de monter une supposée rivalité entre Cooper et le capitaine chéri, Richie McCaw. La faute à l’attitude un peu chambreuse de Cooper lors d’un match des Tri-Nations en 2010 et à un coup de genou donné en 2011. Même en Australie, le demi d’ouverture ne laisse pas indifférent. L’ancien international Nick Farr-Jones l’a qualifié de « tête à claques », David Campese lui a demandé de « penser davantage à l’équipe ».
La décontraction de Cooper, utilisateur compulsif de Twitter, peut en effet très vite passer pour du « je m’en foutisme » quand ses performances sur le terrain ne sont pas à la hauteur. Dimanche dernier, il est passé à côté de son match contre les Springboks. Pourtant, il sera reconduit en demi-finale contre les Blacks. Toute la Nouvelle-Zélande espère que le gamin de Tokoroa ne se réveillera pas au mauvais moment...