Coupe du monde à 7 : l’avenir est à eux

Vincent Deniau et les Bleus ont battu la Tunisie (24-7) - -
Intense, spectaculaire, ouvert. Le 7 serait-il l’avenir du rugby ? Jonah Lomu en est convaincu. Il faut dire que l’ancien All Black avait fait des ravages au début de sa carrière sur ce terrain de même dimension qu’à 15, générateur de un-contre-un et de sprints à répétition… Vous voulez voir des essais, du rythme, de la vitesse ? Vous êtes lassé de la domination d’une poignée de nations sur le monde du 15 ? Jetez un œil ce week-end à la Coupe du monde de rugby à 7, véritable opération de promotion à trois ans de son apparition aux Jeux Olympiques. Le 7, ce sont deux périodes de sept minutes, plusieurs matchs par jour et un défilé de nations. Et tout sauf « un jeu de plage », jure Frédéric Pomarel, l’entraîneur des Bleus, vainqueurs face à la Tunisie (24-7) pour leur entrée en lice ce vendredi à Moscou.
« C’est faux et archi-faux, explique-t-il. Ce n’est pas un petit rugby, le 7. Il apporte au paysage rugbystique la même chose que le snow a apportée au ski. Il ne tuera pas le 15, comme le snow n’a pas tué les disciplines classiques du ski. Mais il apporte un coup de boost, de fun, un coup de jeune. Il permet à tout le monde de se bousculer. » Et notamment au Kenya de faire exploser les Philippines (45-5), avec sept essais à la clé. Soit un toutes les deux minutes ! « C’est le jeu de demain, promet Frédéric Pomarel. Ça plaira obligatoirement à tout le monde. Aujourd’hui, les Fidji sont médaillables aux JO. Et moi, les Kényans ne me font pas rire. Il y a un parti-pris athlétique. La France peut prendre des bananes contre n’importe qui. Comme on peut en mettre à n’importe qui. »
« C’est à la limite de la torture »
Et pour s’offrir les meilleures chances de briller à Moscou ce week-end (quarts, demi-finales et finale dimanche), mais surtout à Rio en 2016, la Fédération française de rugby a pris un virage révolutionnaire. Mettre sous contrat ses internationaux. Treize Bleus sont en CDD. Deux autres joueurs signeront à la rentrée. La meilleure manière de répondre aux quinzistes, qui se moquaient assez régulièrement de ces « septistes » habitués à s’envoler pour Dubaï et Hong-Kong, deux places fortes. « Ce sont des destinations exotiques, mais plus tard ce seront des destinations avec des passerelles financières et économiques, explique l’international Vincent Deniau. L’argent sera à Hong-Kong ou dans ces places financières. »
Un avenir prometteur qui a déjà attiré quelques ex-pensionnaires du Top 14, comme Julien Candelon (ex-Perpignan) ou Jean-Baptiste Gobelet (ex-Biarritz). Même la pépite clermontoise Jean-Marcellin Buttin, appelée en renfort après un forfait, a rejoint le groupe pour la Coupe du monde. Des « cannes » en plus pour ces Bleus encore simples outsiders, 9e cette saison de l’IRB World Series, le circuit mondial. « On ne pète pas la baraque, reconnaît Frédéric Pomarel. On sait qu’on n’est pas les meilleurs, mais on travaille fort. Comme des fous. Des fois, je ne sais pas si je ne suis pas à deux doigts de finir en taule. C’est à la limite de la torture. Mais c’est ça, le 7. Je les appelle mes spartiates, mes gladiateurs. Ce sont les jeux du cirque avec les gens dans les tribunes qui font la fête. » Vivement Rio !
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