Cudmore, un ami qui vous veut du bien

Les joueurs du XV de France devraient croiser la route d'une vieille connaissance, ce dimanche à Napier (10h30, heure française) contre le Canada. Avec Jamie Cudmore, précédé de la réputation de « bad boy » qu'il a acquise à Clermont, le combat s'annonce intense. Et toujours à la limite.

« Très fier » de ses gars, il a promis de ne pas aller perdre inutilement de l’énergie en descendant quelques pintes. De passer une soirée tranquille, de se reposer et de se contenter de plonger dans la piscine pour récupérer. Jamie Cudmore, avec ses bras de bûcheron et son gabarit de poids lourd des rings (1m98, 116 kg), a été l’un des meilleurs joueurs lors de la victoire du Canada contre les Tonga, mercredi (25-20). Dans son rôle, celui d’un plaqueur infatigable (23 face aux Tongiens), dur à l’impact. Une vraie référence en la matière.

Seul le Sud-Africain Heinrich Brüssow (25 plaquages contre le pays de Galles) a fait mieux que lui jusqu’à présent. A titre de comparaison, les compteurs de Raphaël Lakafia et Dimitri Szarzewski, les meilleurs Bleus dans l’exercice contre le Japon, sont restés bloqués à 8. Alors, quand le XV de France se présentera face à lui à Napier ce dimanche (10h30, heure française), Jamie Cudmore ne changera pas ses habitudes. Fera-t-il au moins la distinction entre ses coéquipiers auvergnats et les autres, qu’il rudoie régulièrement en Top 14 ?

Harinordoquy : « Il est respecté en France »

« Je vais lui envoyer deux ou trois SMS pour qu’il ne me prenne pas de travers, sourit Morgan Parra, le demi de mêlée de l’ASM et du XV de France. Mais il faut arrêter, il n’est pas si méchant que ça. S’il peut faire mal sur un plaquage, il le fait. Quand c’est incorrect, il ne le fait pas exprès. J’espère qu’il ne le fera pas. » Malgré ses nombreuses suspensions, notamment pour avoir boxé plusieurs de ses adversaires, Jamie Cudmore a acquis un certain respect sur les terrains du Top 14. « Il est rude, âpre, agressif, parfois violent mais dans le bon sens du terme, explique le Toulousain Romain Millo-Chluski. »

« C’est un gros combattant, très puissant, qui joue en avançant, capable de mettre de grosses cartouches, renchérit le Basque Imanol Harinordoquy. C’est un joueur dur, le plus dense sans conteste dans cette équipe du Canada, que l’on respecte et qui est respecté dans le championnat de France. Il peut amener beaucoup de confiance aux joueurs autour de lui. C’est sûr, il sera à surveiller de près. » Le week-end dernier, le XV de France avait eu du mal à attraper les Japonais, très vifs sur leurs appuis. Les Canadiens, et Jamie Cudmore le premier, les attaqueront de face. Les chocs risquent de marquer les corps à une semaine du défi face aux All Blacks.