Des Japonais ambitieux

L'équipe du Japon - -
On n'est pas passé loin de l'incident diplomatique, jeudi au coeur d'Auckland. Il est midi passé quand le XV japonais débarque de son bus pour assister à la cérémonie de bienvenue qui est donnée en son honneur. Sur Aotea Square, le comité d'accueil est là : une vingtaine de maoris en tenue traditionnelle, hommes et femmes confondus. Le capitaine des « Cherry Blossoms », Takashi Kikutani, est envoyé en éclaireur pour recevoir l'autorisation de passer sous la symbolique porte en bois. Malheur ! Le troisième ligne se saisit trop tôt du rameau posé par terre. Le guerrier maori le rabroue. Nouvelle tentative, réussie cette fois. « Si ça avait été moi, je lui aurais mis un coup de lance », explique Gary Parata, un des participants au haka de bienvenue, membre de la tribu Ngai Tuhoe. « Ce cérémoniel fait partie de notre culture, il faut le réaliser correctement. »
Après cette entrée en matière un peu musclée, les joueurs japonais peuvent grimper sur scène. En face d'eux, plusieurs centaines de supporters, arborant fièrement le drapeau nippon. John Kirwan, le coach néo-zélandais, fait sensation. Champion du monde en 1987 avec les All Blacks (le seul titre de leur histoire), Kirwan a encore ses fans en Nouvelle-Zélande. « Très fier de revenir à la maison », il espère montrer à son pays « combien le rugby japonais a progressé ». Son objectif dans cette Coupe du monde : deux victoires en matches de poule, contre le Canada et le Tonga. Le match inaugural contre la France, le 10 septembre à North Harbour, servira de test grandeur nature aux « Brave Blossoms ». La nombreuse communauté japonaise d'Auckland, elle, est plutôt confiante. Elle est surtout ravie de pouvoir participer à deux mois de festivités, après une année particulièrement difficile, entre les séismes à Christchurch et le tsunami japonais.