Diaboliques Gallois

Jonathan Davies et Leigh Halfpenny - -
Un mur rouge. Infranchissable. Des machines à plaquer, un jeu au pied intelligent, des ballons d’attaque savamment utilisés. Simple, le rugby, quand ses principes sont récités aussi bien que par le pays de Galles ce samedi à Wellington. Absents des demi-finales de la Coupe du monde depuis la première édition en 1987, déjà en Nouvelle-Zélande, les Gallois ont su étouffer la volonté joueuse des Irlandais pour créer la première surprise du week-end. Leur victoire (22-10) plongera Cardiff dans l’ivresse autant qu’elle nourrira le désespoir de Dublin. Car après la phase de poules, les pronostics donnaient les Verts favoris.
Certains d’entre eux, dans la foulée des glorieux anciens Brian O’Driscoll et Ronan O’Gara, rêvaient même de la finale et d’un premier titre en Coupe du monde. Ils avaient oublié que l’exploit, pour l’Irlande, aurait été d’atteindre le dernier carré pour la première fois de son histoire. Surpris dès la troisième minute par Shane Williams, les joueurs de Declan Kidney ont couru après le score. En vain. Si Keath Earls a redonné de l’espoir au retour des vestiaires (45e, 10-10), les essais du demi de mêlée Mike Phillips (51e) et du trois-quarts centre Jonathan Davies, en solitaire (64e), ont assommé le peuple vert.
Warburton et Lydiate, les combattants
Dans les tribunes de Wellington, les nombreux supporters irlandais avaient imaginé un autre scénario. Mais en voyant leur troisième ligne Jamie Heaslip être poussé en touche sans ménagement, ils ont dû commencer à s’inquiéter. En face, les Diables Rouges, qui avaient sérieusement menacé les Springboks en début de Coupe du monde (16-17), ont été « exceptionnels » selon Philippe Saint-André, le futur entraîneur du XV de France. Avec leurs 45 plaquages à eux deux, sur 141 au total, les troisièmes lignes Sam Warburton et Danny Lydiate ont écœuré les Irlandais. Et ils n’ont tous les deux que 23 ans. La jeunesse galloise a les dents longues. Elle est à 80 minutes d’une première finale en Coupe du monde.