Dusautoir : « On a douté »

Le 31e homme de l’équipe de France, appelé de dernière minute après le forfait sur blessure d’Elvis Vermeulen, monte en puissance depuis le début de la compétition, au point d’avoir été le Bleu en vue de ce France – Nouvelle Zélande (20 – 18).

Quel est votre sentiment après cette victoire et votre essai à la 55e qui a libéré les Français ?
Quand je suis arrivé dans le groupe, mon objectif était de trouver ma place dans cet effectif. L’objectif des entraîneurs était de gagner cette Coupe du monde à trente ; c’était leur discours. Je me suis que ce que j’avais à faire était de travailler pour faire partie à part entière de l’équipe. Petit à petit, ils m’ont fait confiance pour des matches de plus en plus importants. Et puis ce soir, c’est vrai que c’est fabuleux. C’est une chose dont on rêve toujours, mais sur le coup on ne réalise pas trop.

Est-ce le match le plus intense de votre carrière ?
Oui c’est vrai. Lorsqu’on est à 13 à 0, lorsqu’ils marquent leur essai, on a dix minutes de passage à vide. Là ça été les moments les plus durs du match. On prend cet essai, psychologiquement il n’y a pas cinquante solutions : soit on réagit et on gagne le match, soit on en prend quarante. A ce moment, on se regarde dans les yeux et on s’est dit qu’on ne pouvait pas lâcher maintenant. Après sur la fin c’était dur, mais avec l’excitation du résultat on avait envie de ne rien lâcher et ça nous a réussit.

Quelle était l’ambiance dans le vestiaire ?
On était super content, on a sauté partout, comme on l’a fait après l’Irlande. Après on ne perd pas d’esprit que la semaine prochaine c’est la demi-finale contre les Anglais, d’autant plus qu’ils ont battu l’Australie, au terme d’une performance aussi bonne que la notre. C’est une équipe à prendre très au sérieux. On n’est pas encore au bout du chemin.

Quel numéro de maillot avez-vous échangé ?
J’ai échangé le n°7 avec Richie McCaw…

Vous avez le maillot de McCaw, le scalp de McCaw… C’est rare ça…
La dernière fois que j’avais joué contre eux, j’avais été renvoyé de l’équipe de France. Ça je ne l’ai pas oublié, ça m’est resté dans la tête pendant plus d’un an, ça a macéré, et comme je suis rancunier, assez orgueilleux, ça a été une autre source de motivation personnelle. »