RMC Sport Coupe du monde de rugby

En noir et banc

Graham Henry

Graham Henry - -

Même si la Nouvelle-Zélande est réputée pour former les meilleurs rugbymen de la planète, elle fournit aussi des techniciens de grande qualité. A tel point qu'à l'exception de Marc Lièvremont, les trois entraîneurs présents en demi-finales sont des kiwis.

Si les All Blacks venaient à échouer dans leur quête d’une deuxième Coupe du monde, ils peuvent au moins espérer qu’un entraîneur kiwi soulève le trophée Webb Ellis, le 23 octobre prochain. Des quatre techniciens présents dans le dernier carré, trois sont Néo-Zélandais. Graham Henry, bien sûr, à la tête des hommes en noir depuis 2004, mais aussi Warren Gatland et Robbie Deans, qui ont pris en main les destinées des XV gallois et australien après la Coupe du monde 2007. Marc Lièvremont est donc le seul « miraculé ». Ce qui ne doit pas manquer de le faire sourire, lui qui a subi tant de critiques au sujet de son CV apparemment trop « léger ».

« On a des coaches de haut calibre ici, mais ils doivent partir à l’étranger pour avoir leur chance », explique Wayne Smith, entraîneur des lignes arrières du XV néo-zélandais. Rapidement, le pays du long nuage blanc devient en effet trop étroit pour les techniciens ambitieux. Outre les All Blacks qui restent l’objectif suprême de tout entraîneur, la Nouvelle-Zélande compte cinq provinces en Super 15, le championnat de l’hémisphère sud. Ce qui limite énormément les débouchés.

Henry, le « Grand rédempteur »

Et comme le kiwi a une âme de grand voyageur, il n’hésite pas à aller chercher fortune ailleurs. Vern Cotter (Clermont) ou son ancien adjoint Joe Schmidt (aujourd’hui au Leinster) n’ont pas hésité à rejoindre l’Europe après que le terrain de jeu néo-zélandais soit devenu trop étroit à leur goût. Les sélections nationales ne sont pas en reste. « Nos coaches sont très demandés à cause de la longue histoire de notre pays avec le rugby », explique Michael Brown, journaliste au New Zealand Herald. Outre les trois demi-finalistes, trois anciens All Blacks dirigeaient des équipes lors de cette Coupe du monde : Kieran Crowley (Canada), Isitolo Maka (Tonga) et John Kirwan (Japon).

Peut-être espèrent-ils un destin à la Graham Henry ? Après avoir mené la province des Auckland Blues au succès, l’ancien professeur de lycée prend la tête du XV du poireau entre 1998 et 2002. Il apporte le savoir-faire néo-zélandais (extrême exigence, confiance aux jeunes), remet sur pied le rugby gallois, et gagne le surnom de « Grand rédempteur » du côté de Cardiff. Des atouts qui ont pesé au moment de son retour en Nouvelle-Zélande et d’être nommé à la tête des Blacks. Et si Warren Gatland, grand artisan de la bonne forme galloise, suivait le chemin de son prédécesseur ?