Eviter le syndrome du coiffeur

Thierry Dusautoir et Fulgence Ouedraogo - -
Quand Marc Lièvremont a annoncé mardi matin (heure néo-zélandaise) l’équipe qui débutera la rencontre contre le Japon ce samedi, il savait qu’il ferait plusieurs déçus. Ça n’a pas manqué. Bien sûr, les principaux intéressés ne cessent de répéter « qu’une Coupe du monde se gagne à trente », que « ceux qui n’ont pas joué auront l’occasion de s’illustrer la semaine suivante contre le Canada ». Toujours est-il que cette première liste a donné quelques premières tendances fortes. A commencer par le poste de demi de mêlée. C’est un Dimitri Yachvili tout sourire qui s’est présenté devant la presse mardi. Alors qu’un peu plus tôt, à en croire Marc Lièvremont, Morgan Parra, visiblement contrarié lors de l’entraînement de l’après-midi, semblait très déçu de ne pas débuter.
Dans ces moments délicats à gérer, on en appelle donc à l’expérience des sages. « Je me souviens d’une Coupe du monde (ndlr : en 2007) où Thierry Dusautoir arrivait en n’étant pas titulaire et finalement il est aujourd’hui capitaine, glisse William Servat, 33 ans. Il a prouvé qu’une titularisation et le respect se gagnent sur le terrain. Je pense qu’il en sera de même cette année. » A 31 ans, Nicolas Mas a la particularité d’avoir été dans le rôle du second lors de la Coupe du monde en France. « Je connais la dureté de ne pas être dans le groupe, rappelle le pilier de Perpignan. Pendant qu’eux jouent, tu te tapes des séances de musculation. Je ne vais pas m’extérioriser par rapport à ça. J’essaie de parler avec eux, mais il ne faut pas trop le faire. Je pense que eux savent qu’on doit se préparer sur ce match et nous soutiendront jusqu’au bout. »
Rougerie : « Respecter ceux qui jouent »
Premières conséquences de cette annonce, l’entraînement de mardi après-midi. Après les échauffements de rigueur, les deux groupes ont été séparés. Titulaires d’un côté, remplaçants de l’autre. Les séances de remise en forme sont maintenant derrière les Bleus. Place aux premières oppositions sérieuses. « J’espère que la semaine sera studieuse, déclarait Lièvremont. Elle devrait l’être. C’est une semaine type. Il y a encore du travail, mais on va donc pouvoir travailler avec l’équipe type. Il faudra bien ces quatre jours pour être prêts. » Et c’est comme ça qu’on voit Estebanez longtemps échanger avec Rougerie, ou encore Dimitri Yachvili répéter les lancements de jeux avec ses trois-quarts.
Cette équipe a maintenant quatre jours pour se préparer au mieux pour ce premier rendez-vous. D’un côté, il y aura les hommes en costume, là pour pousser les copains. « Ça ne fait jamais plaisir d’être en costume dans les tribunes, mais il faut respecter ceux qui jouent », rappelle Aurélien Rougerie. De l’autre, il y aura les quinze heureux élus prêts à en découdre. « Ça fait deux mois qu’on bosse pour ça et on veut lâcher les chevaux et s’éclater, prévient Fabrice Estebanez. On veut être digne de ce maillot et montrer à tous les Français qu’on a bien travaillé. »