
France-Canada : Une demie sous les projecteurs

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Il y a des signes qui ne trompent pas. Comme ce stade Jean-Bouin à guichets fermés, plusieurs jours avant l’échéance. Fini Marcoussis et ses spectateurs quasiment sur le terrain. Pour la demi-finale de la Coupe du monde face au Canada, ce mercredi (20h45), les Bleues auront droit à un stade de 20 000 places. Forcément une pression supplémentaire selon Jennifer Troncy : « Le public sera plus loin, ce ne sera pas la même ambiance, explique la demie de mêlée. A Marcoussis, c’est plus famille, les supporters sont proches de nous, de la pelouse. A Jean-Bouin, ce sera plus dans le règlement rugby. Je pense qu’il y aura moins d’enthousiasme. Mais il y a aura du public quand même ! »
Du public, il y en aura, c’est certain. Dans le stade mais aussi devant la télévision, assurant une nouvelle fois au diffuseur une belle part d’audience. Sur les réseaux sociaux aussi, où les Bleues se distinguent, apparaissant à chaque rencontre du Mondial parmi les sujets les plus cités. « Je me suis inscrite sur Twitter récemment et on se rend compte que les gens nous suivent, ont envie d’en connaitre un peu plus sur nous, détaille la talonneuse Laëtitia Salles. C’est un plaisir de voir cet engouement. Mais c’est tout récent. Dans la rue, on ne nous reconnait pas encore ! (rires) »
Dusautoir : « Elles le méritent »
Même chez leurs homologues masculins, pourtant assez réservés sur le sujet, semblent conquis. Parmi les amateurs, Guy Novès, qui y voit un beau symbole. « C’est du bonheur de voir le rugby français représenté par des jeunes femmes au plus haut niveau, insiste le manager toulousain. Je pense que le staff a l’intelligence de se servir de la qualité de ces jeunes femmes. Visiblement, ça paie et c’est tant mieux pour le rugby en général. » Thierry Dusautoir suit aussi attentivement les exploits des joueuses de Christian Galonnier et Nathalie Amiel. « Elles génèrent un engouement assez important autour d’elles et autour du rugby féminin, résume le capitaine du XV de France messieurs. C’est chouette et elles le méritent. »
Et ça, c’est avant la demi-finale face au Canada. Alors imaginez en cas de qualification pour la première finale de l’histoire du rugby tricolore féminin. Après un premier vrai test réussi face à l’Australie samedi (17-3), les Bleues vont donc se frotter aux surprenantes Canadiennes. Avec un objectif : marquer encore un peu plus les esprits. Comme le fera Laëtitia Salles, 90 sélections au compteur. En entrant sur le terrain ce mercredi, elle deviendra la joueuse la plus capée de l'équipe de France, détrônant ainsi Estelle Sartini. Pour, espère-t-elle, une 92e apparition en forme d’apothéose dimanche.
On prend (presque) les mêmes…
Côté terrain, pas de gros changement pour l’équipe de France : le staff a choisi de reconduire le même XV de départ que face à l’Australie, avec tout de même le retour d’Elodie Portariès. Seul coup dur à signaler : le forfait de Camille Grassineau. Caroline Ladagnous glisse donc à l’aile, Christelle Le Duff à l’arrière et Jessy Trémoulière est remplaçante.
La composition des Bleues : Le Duff - Lièvre, Izar, Mayans, Ladagnous - Agricole, Troncy - André, Ndiaye, Diallo - Koïta, De Nadaï - Portariès, Mignot (cap.), Ezanno.