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Harinordoquy : « Faire monter la sauce ! »

Imanol Harinordoquy

Imanol Harinordoquy - -

Auteur d'une prestation de haute volée face à l'Angleterre (19-12), le troisième ligne des Bleus aborde avec appétit la demie contre le Pays de Galles, ce samedi (10h, heure française). Du haut de ses 75 sélections, il appelle à la mobilisation générale.

Imanol, on dit souvent que le style de jeu des Gallois est celui qui se rapproche le plus de celui des nations de l'hémisphère Sud...
C’est peut-être l’équipe du Nord qui a le plus de capacités à produire du jeu et à être dangereuse. Même s’ils ont des schémas de jeu établis, le danger peut venir de n’importe quel joueur. Ils ont cette faculté à prendre des initiatives. Ils sont en pleine confiance, avec un bon amalgame entre les anciens et les jeunes joueurs qui amènent un vent d’insouciance sur cette équipe. Malgré cela, ils arrivent à garder un certain cadre et à se baser dessus. Quand ils sont bousculés, on ne les sent pas paniqués. C’est une équipe qui est en tout cas en confiance.

Cette jeune équipe vous étonne-t-elle ?
Leur parcours en Coupe du monde fait qu’ils ont pris confiance et qu’ils se sont sentis un peu plus forts. Mais il ne faut pas parler d’eux pendant des heures, et plutôt se focaliser sur nous, sur notre état d’esprit et nos bases car ce que l’on a fait samedi dernier (victoire face à l’Angleterre 19-12, ndlr) était bien. Maintenant, peut-être que cela ne suffira pas samedi. Il faudra gommer des erreurs défensives, faire preuve de plus de discipline car par moments, on a un peu perdu pied, même si le score était en notre faveur. Qu’on ne s’enflamme pas en commençant à parler de jeu et de ce que l’on va faire ou non ! Gardons déjà la même chose et améliorons-la un petit peu. Ca sera déjà bien pour samedi.

« Faire le point sur sa vie »

L’état d’esprit sera-t-il le même que face à l’Angleterre ?
C’est toujours compliqué de répondre avant. Samedi dernier, on ne savait pas comment cela allait se passer avant de rentrer sur le terrain, même si tout le monde était très remonté dans la semaine et avait envie de se racheter. Il y avait beaucoup de nervosité dans le vestiaire, mais toutes nos énergies sont allées dans le même sens. C’est ce qu’il faut pour samedi. On ne joue pas sur les mêmes ressorts pour se motiver car c’est une demi-finale de Coupe du monde. Il faut peut-être se dire que c’est une étape et qu’il faudra casser le mur gallois pour aller en finale. Il faudra prendre 5 ou 10 bonnes minutes, s’asseoir et faire le point sur sa vie. Que les joueurs soient jeunes ou non, j’ai envie de leur dire que c’est un truc qu’ils ne joueront peut-être qu’une seule fois dans leur vie. Il faut qu’ils se demandent vraiment ce qu’ils veulent.

Est-ce votre souvenir des défaites lors des demi-finales de 2003 et 2007 (face à l’Angleterre) qui vous fait tenir ce discours ?
Oui, notamment en 2003 où j’étais bien plus insouciant. C’est toujours différent car il y a des matchs qui font que l’on a plus ou moins de recul, d’expérience et de motivation. C’est à chacun de trouver les ressorts sur lesquels jouer et de se motiver comme il le veut, en allant chercher de la colère, de la joie… Chacun fonctionne différemment mais il nous reste encore deux jours pour faire monter la sauce.

Après deux échecs en demi-finale, allez-vous enfin disputer une finale de Coupe du monde ?
J’espère. Je le veux plus que tout. Samedi, en rentrant sur le terrain, je ne penserai qu’à ça, c’est sûr.