Hélène Ezanno, la tête et les jambes

Les Bleues lors de leur victoire au Tournoi des VI Nations - -
Pendant que les hommes luttaient pour se maintenir à flot en mars dernier, les filles remportaient le Tournoi des six nations. Et de quelle manière ! Avec ce Grand chelem en poche, les Bleues abordent la Coupe du monde avec le statut de favorites. Avec aussi comme ambition de faire connaitre le rugby féminin, encore peu médiatisé et qui ne leur permet pas de vivre au quotidien. Toutes les joueuses françaises sont amatrices. Mais dans le groupe, une joueuse se distingue par un métier un peu particulier.
Qui a dit que les sportifs n’étaient pas intelligents ? Hélène Ezanno incarne le contraire. La tête et les jambes pour cette figure du XV de France féminin, qui disputera, à partir de ce vendredi, sa première Coupe du monde. Le rugby, elle l’a justement découvert sur le tard, par hasard, à l’âge de 23 ans, lors d’un tournoi universitaire organisé dans son école d’ingénieurs. Séduite, elle débute alors la pratique en club à Rennes, sans aucune notion rugbystique, dans une région qui ne respire pas vraiment le ballon ovale. « Je ne connaissais pas du tout cette discipline, explique-t-elle. A l'époque, je faisais du canoë-kayak. Au premier entraînement je ne savais même pas que les numéros allaient de 1 à 15 ! » Elle y prend goût et se distingue rapidement au poste de pilier. Sa première sélection, Hélène la connaitra en 2011, quelques mois après la belle quatrième place des Bleues lors du Mondial 2010 et seulement quatre ans après avoir débuté le rugby. Les Françaises termineront deuxièmes.
Chercheuse sur le diabète
Le rugby féminin, c’est bien mais ça ne permet pas de vivre. Dans la vie de tous les jours, en plus de jouer au Lille Métropole, Hélène Ezanno est chercheuse sur le diabète au CNRS à Lille. Un métier valorisant mais prenant, qui rend difficile la conciliation avec un sport de haut niveau avec son lot de déplacements et rassemblements. Elle peut heureusement compter sur un employeur conciliant, qui a par exemple accepté de lui accorder 90 jours de disponibilité cette année, en vue de la Coupe du monde.
Depuis cette année, elle bénéficie d’une convention d’insertion professionnelle, qui permet à son employeur de toucher une compensation financière. Un bel équilibre entre le sport de haut niveau et son métier. Avec passion dans les deux cas. Hélène Ezanno fêtera ses 30 ans le 28 août. Mais se verrait bien recevoir un trophée dès le 17, en guise de cadeau.
A lire aussi :
>> Coupe du monde féminine : la France prête pour le grand frisson
>> Top départ pour le Mondial de rugby
>> Lapasset évoque le boom du rugby féminin