Hong-Kong qualifié pour la Coupe du monde de rugby 2027, le rêve du Français Paul Altier

Paul Altier, quel est le sentiment après cette qualification historique ?
C’est quelque chose d’assez extraordinaire. C’est une première pour Hong Kong de se qualifier pour la Coupe du monde. On savait depuis un moment que le nombre d’équipes qualifiées pour la Coupe du monde allait augmenter (de 20 équipes en 2023 à 24 en 2027). On avait vraiment visé ce championnat d’Asie. Je n’arrive pas à y croire, les émotions sont dingues avec ces gens que je connais depuis très longtemps. C’est une très belle histoire.
Hong Kong avait raté plusieurs fois la qualification pour la Coupe du monde. Sans le Japon, vous étiez favori de tournoi. Il y avait de la pression...
Ça fait un petit moment qu’il n’y a plus le Japon alors on joue le championnat d’Asie avec la Corée du Sud, le Sri Lanka, les Emirats arabes unis. Ils sont un peu moins bien classés que nous. Après cinq victoires de suite pour zéro qualification il y avait la pression. Mais cette pression et ces peurs sont parties dès le coup d’envoi du match. On savait qu’on ne pouvait pas laisser passer cette opportunité en or.
À quoi ressemble l’équipe hongkongaise ?
Hong Kong est un endroit atypique. Les gens viennent et partent, c’est une plaque tournante. Il y a beaucoup de Néo-Zélandais, d’Australiens, des Français mais surtout beaucoup d’Anglais. Dans mon équipe, il y a plein de joueurs qui sont venus travailler à Hong Kong comme professeur, ingénieur ou banquier. Il y a quatre ou cinq ans, l’équipe à XV était à plein temps, sous contrat avec la fédération. Puis il y a eu un trou lors du Covid car le tournoi à VII s’est arrêté. La fédération compte beaucoup sur la manne financière du tournoi à VII pour payer les joueurs. Depuis le retour du tournoi, la fédération a pu réintégrer une équipe à XV à temps plein. Ce n’est pas mon cas car j’étais sous contrat avec Chambéry en Nationale avant de signer à Richmond. Pour ce tournoi, on était cinq à venir de l’étranger. Moi, trois joueurs de D2 anglaise et un Australien. Le reste est sous contrat avec la fédération.
Le rêve serait de tomber dans la poule du XV de France ?
J’ai grandi en regardant la France. Mes parents sont partis à l’étranger très tôt, en Afrique puis en Thaïlande où je suis né. Ensuite je suis arrivé à Hong Kong où j’ai passé la majeure partie de ma vie. On se réveillait à 3h du matin pour regarder le XV de France sur TV5 Monde. C’est mon équipe de cœur. Ce serait le rêve d’affronter mon pays, des joueurs comme Antoine Dupont. Je les regarde depuis un long moment. Ce serait un rêve accompli.
À quoi a ressemblé la 3e mi-temps ?
On est à Incheon, en dehors de Séoul. Il n’y a pas grand-chose à faire mais on a pu trouver le seul bar ouvert tard. On était tous ensemble avec les familles, les copines, les dirigeants. Je me souviendrai toute ma vie de ce match pour la qualification et de la troisième mi-temps.