Ibanez : « Il y aura d’autres France-Argentine »

Raphaël Ibanez parle de sa déception après la défaite de l’équipe de France contre l’Argentine (10-34) dans le match pour la troisième place, vendredi au parc des Princes. Un capitaine meurtri mais revanchard.

Raphaël, vous quittez la Coupe du monde de la pire des manières…
Une mauvaise fin. Après tous ces efforts, on aurait voulu mieux terminer. On a eu à faire à une équipe d’Argentine avec une génération de joueurs exceptionnels. Un peu de fébrilité aux moments de marquer dans les temps forts. C’est vrai, beaucoup de déception. Mais gardons la tête haute, soyons fiers de notre parcours, il y a des joueurs qui auront l’occasion de jouer des France-Argentine et de se souvenir de cette soirée.

En serez-vous ?
Moi je n’ai rien décidé encore, mais il y en avait un qui était décidé, c’était le speaker du stade, pour lui c’était clair puisqu’il a passé tout l’avant match à expliquer que c’était mon dernier match, d’ailleurs ça m’a fait sourire avant même le coup d’envoi (rires).
On verra, c’est un peu hors de propos, on est encore sous le choc, enfin on est plutôt dans la récupération, collective. Je prendrai le temps. Je suis fier parce que j’ai tout donné et puis on verra par la suite, il y a beaucoup de discussion autour de l’équipe de France, le nouveau sélectionneur, tout ça fait beaucoup de mouvement et moi je n’ai pas envie d’ajouter ma part à tout cela.

Quelle était la stratégie de jeu ?
Elle était plus ambitieuse. On avait décidé de mettre du rythme, de dynamiser les ballons, notamment avec des touches déviées pour venir au milieu du terrain, pour essayer d’étirer la défense argentine. On l’a pas trop mal fait, on a été plutôt entreprenants en contre aussi, on a eu quelques espaces, mais chaque fois les Argentins étaient là pour défendre leurs lignes, et par manque d’efficacité, on s’est exposé aux contres.

Au regard de ce match, les équipes offensives ont-elles été pénalisé pendant cette Coupe du monde ?
Deux sentiments dominent après ce match. L’équipe de France a eu du mal à trouver l’équilibre entre ses ambitions offensives et la solidité défensive, on l’a bien vu aujourd’hui, deux ou trois turnovers alors qu’on est en position dominante, et on retourne dernière nos lignes. Deuxième chose, il va falloir se pencher sur les actions autour des rucks, avec des joueurs qui se couchent sur le ballon et qui retardent toutes les libérations. Priorité à la défense durant cette Coupe du monde. Une Coupe du monde finalement très restrictive au niveau du jeu, qui n’avantage pas les attaques, et qui nous ont fait perdre nos nerfs.

Quel regard portez-vous sur ces Argentins ?
Ils ont été super efficaces, ils se connaissent par cœur, ils joueraient les yeux fermés. Il faut les féliciter, ils ont fait un super parcours. Mais je suis un peu en colère quand même, il y a pas mal à redire, c’est une équipe parfois trop agressive, qui joue vraiment avec la règle. C’est ce que j’ai dit à mes coéquipiers dans le vestiaire : j’espère qu’on n’oubliera pas cette soirée là, il y aura d’autres France-Argentine.

La rédaction - Laurent Depret