Ibanez : « On a retrouvé un esprit de corps »

Le capitaine des Bleus est fier de ses hommes - -
Une victoire qui vous fait pousser un « Ouf » de soulagement, car la pression était énorme…
R I : Oui on savait évidemment que ce match était décisif pour poursuivre l’aventure.
Avant le match on était assez tendus mais c’était une tension assez positive. On a montré qu’on a pouvait être forts sous la pression. On a fait preuve d’une certaine maitrise pendant le match qui a fait la différence. Ca c’est positif.
Le groupe a donc montré qu’il avait des ressources ?
R I : Après le match d’ouverture qui a touché toute l’équipe, on a fait corps, on a fait preuve d’esprit de groupe. C’était très important pour repartir de l’avant. On sent une vraie détermination. Et ca sa pourra nous emmener très loin.
Vous avez gagné à 45 mais vous avez fêté la victoire à 75 puisque vos épouses étaient présentes…
R I : Oui la présence des femmes étaient prévue à Marcoussis.
Les joueurs ont apprécié d’être dans l’intimité de leur famille.
Retour à la vie civile pendant deux jours avant de vous retrouver mardi matin ?
R I : C’est sûr… ça va nous faire bizarre…On vit entre nous les bons et mauvais moments et là on va se replonger dans la vie normale. Retrouver le quotidien va nous permettre de prendre du recul. C’est important d’avoir un œil extérieur. On saura réutiliser ça pour avoir plus de force pour la suite.
L’occasion de lâcher un peu de lest sur la discipline notamment en matière de diététique ?
R I : Oh non ! Il n’y aura pas d’excès particuliers. On est conditionné pour s’engager à fond dans la compétition. Les grands repas on les laisse à nos amis.
Vous projetez-vous néanmoins déjà sur le match face à la Géorgie du weekend end prochain ?
R I : Bien sûr, bien sûr, ce match peut nous emmener directement en quart de finale. On va redoubler d’effort, on ne veut pas en rester là. Ensuite on veut avoir la possibilité de jouer notre rôle dans cette compétition…
Bernard Laporte est un homme blessé (le sélectionneur s’est tordu la cheville vendredi lors d’une partie de foot à l’entraînement) ?
R I : Ben oui, c’est assez étonnant, il souffrait ce matin de la cheville, puisqu’il a fallu l’emmener en voiturette à la conférence de presse ! Mais on connaît sa verve et sa solidité mentale…même s’il souffre physiquement. Les kinés vont bien s’occuper de lui.
Le match d’ouverture avait plombé l’ambiance. Les nuages se sont-ils dissipés avec cette victoire face à l’Irlande ?
R I : On a toujours ce match en travers de la gorge. Ce n’est pas le scénario qu’on aurait voulu pour attaquer cette Coupe du monde, il est là, il est toujours présent. D’un autre côté le match d’hier fait renaître l’espoir. Voilà… et avec l’espoir on peut faire beaucoup de choses. On va s’en servir pour ressouder les joueurs.
Sur le jeu il y aurait beaucoup à dire. On a parfois manqué de précisions dans les derniers gestes pour concrétiser notre domination, c’est sûr.
Mais j’ai senti sur le terrain des joueurs qui avaient envie de vivre pleinement l’aventure, de prendre du plaisir aussi avec la confiance. « Confiance » et « Plaisir », on a essayé de s’appuyer là-dessus depuis le début de la semaine pour préparer le match contre l’Irlande et on a plutôt réussi. Alors restons sur cette voie.
La solidité défensive est-elle la preuve de la solidarité qui existe dans ce groupe ?
R I : C’est notre marque de fabrique, c’est vrai que l’aspect défensif est le thermomètre de l’équipe : savoir s’il ya de la solidarité entre les lignes, s’il y a un esprit de corps, et on l’a retrouvé. On n’a laissé que trois points en route face aux Irlandais, et c’est plutôt bien quand on connaît la qualité de leur trois quarts qui n’ont pas pu vraiment s’exprimer parce que derrière on avait une ligne qui montait et qui les pressait très haut, on a récupérer des ballons… Tout ça c’est plutôt positif.
Après, moi je ne suis jamais complètement satisfait parce qu’on a beaucoup de choses à redire, même si notre conquête a été bonne, si notre défense aussi a été bonne, notre esprit d’entreprise à été globalement positif, mais il y a encore beaucoup de points à améliorer, surtout notre patience prêt des lignes pour vraiment enfoncer le clou ; je pense que ce sera très important de renforcer cet aspect pour les oppositions à venir.
On a senti beaucoup d’électricité pendant le match avec les Irlandais…
R I : Ca montre un état de nervosité de leur part. Ils avaient l’intention de jouer un mauvais coup sur ce match. Ils ont joué leur chance à fond. Après, qu’il y ai des mots avant le match il ne faut pas y prêter trop d’importance. Des adversaires qui s’excitent c’est plutôt bon pour nous. Ca prouve un manque de sérénité. On a vu au fil du match : les Irlandais ce sont éteints. A un moment donné les mots c’est bien, mais ça se joue surtout à grand coup d’épaules sur le terrain.
Allez-vous regarder le rugby à la télé ?
R I : C’est inévitable. Je ne vois pas comment on peut éviter de suivre les matches, c’est notre passion, et on aura un œil intéressé sur nos possibles adversaires.