Jane, la fête et les essais

L’ailier des Blacks réalise des phases finales de haut niveau et sera un des atouts des Blacks contre les Français dimanche à l’Eden Park. Il y a quinze jours, il avait pourtant fait la Une des journaux après une sortie trop arrosée.

Il est moins connu en France que les Sitiveni Sivivatu ou Joe Rokocoko. Pourtant, c’est bien lui qui sera titulaire sur l’aile des All Blacks, dimanche, en finale de la Coupe du monde. Cory Jane (28 ans, 30 sélections, 9 essais) a parcouru pas mal de chemin depuis sa dernière saison de Super 15, le championnat des provinces de l’hémisphère sud. En 2011, il dispute dix rencontres et n’inscrit que deux essais avec les Wellington Hurricanes. Mais lors des Tri Nations, cet été, il est éblouissant sous le maillot noir. La concurrence est rude, mais Graham Henry décide de le retenir au détriment du funambule Sivivatu. Le critère principal ? La solidité sous les ballons aériens.

Le sélectionneur des Blacks a vu juste. En demi-finale contre les Wallabies (20-6), l’ailier a réalisé un impressionnant 8/8 sous les ballons hauts. La semaine précédente, contre l’Argentine, il avait plusieurs fois déchiré le rideau défensif des Pumas. Une performance majuscule pour éteindre une polémique naissante. Trois jours plus tôt, Cory Jane avait été aperçu dans un bar d’Auckland en compagnie de son compère Israel Dagg. Les deux joueurs, passablement éméchés, avaient été récupérés manu militari par le demi de mêlée Piri Weepu, forcé de jouer les nourrices en pleine nuit... Comble du choc pour la presse kiwi, Jane avait même allumé une cigarette dans l’établissement, un acte interdit par la loi.

Malgré cet écart de conduite, Jane reste très performant sur le pré. Maxime Médard, raffûté comme une « crêpe Suzette » lors du match de poule (l’expression est du New Zealand Herald), peut en témoigner. Vendredi, Jane a livré en conférence de presse une des clés de sa réussite. Un échauffement en musique : dans sa playlist, du gangsta rap, mais aussi Britney Spears... « CJ », un adepte des « grandes occasions » selon Graham Henry, sera un des nombreux atouts des hommes en noir, dimanche contre la France. Bonne nouvelle pour le joueur : à partir de lundi, il sera de nouveau autorisé à twitter, lui l’utilisateur compulsif du réseau social, qui a dû respecter la pause imposée par l’encadrement pendant le Mondial.