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Joël Jutge : « Je suis le premier supporter de la France »

Joël Jutge sera l’unique arbitre de champ français lors de cette Coupe du Monde 2007

Joël Jutge sera l’unique arbitre de champ français lors de cette Coupe du Monde 2007 - -

Ancien demi de mêlée de Cahors, Joël Jutge sera l’unique arbitre de champ français lors de cette Coupe du Monde 2007.

Joël, vous allez arbitrer Irlande-Namibie puis le choc du 1er tour entre l’Angleterre et l’Australie au Stade de France. Comment appréhendez-vous ce match ?

J’ai quatre matchs à arbitrer. Je vais donc les prendre les uns après les autres pour reprendre l’expression des joueurs et des entraîneurs. Pour mon premier match, tout le monde s’attend une nette victoire de l’Irlande. La difficulté pour les arbitres réside dans le fait qu’il y aura une équipe qui dominera largement l’autre. Sur le nombre incalculable d’essais, il peut y avoir des petits fautes ou des en avant qui feront baisser la note que nous aurons à la fin de la rencontre.

Est-ce un rêve d’arbitrer la finale de la Coupe du Monde ?

Si ça arrive, cela signifie que le XV de France ne dispute pas la finale. Je suis le premier supporter de la France. Je ne souhaite pas son élimination. A côté de cela, je dois me montrer performant sur le terrain. Comme vous le voyez, il y a de nombreux paramètres qui rentrent en compte pour me voir le 20 octobre au Stade France.

Vous avez joué au rugby à Cahors au poste de demi de mêlée et il paraîtrait que l’on doit votre passage à l’arbitrage à Abdelatif Benazzi. Est-ce vrai ?
(Rires) Indirectement, oui. J’ai eu une grave blessure à la suite d’une collision avec lui. Evidemment, vue la différence de gabarit, mon genou s’est retrouvé en vrac. Je me suis donc lancé dans un autre défi, celui de l’arbitrage. Alors c’est vrai, je lui dois cette carrière d’arbitre.

Vous êtes connu pour avoir le désir de faire vivre le jeu, d’être au contact des joueurs. Partagez-vous ce sentiment ?

Complètement. Ma carrière de joueur m’aide dans celle d’arbitre. Mais je pense aussi qu’il peut y avoir d’excellents arbitres qui n’ont pas trop joué. Le fait d’avoir joué demi de mêlée, qui est un poste stratégique, m’a obligé à m’intéresser aux autres postes, à la stratégie, au jeu. Ce regard me permet de comprendre aujourd’hui ce que font les équipes. Si vous avez un arbitre qui est en décalage, vous devenez incohérent dans vos décisions.

La rédaction