Kayser: "On est prêts à mourir les armes à la main"

Benjamin Kayser a fait face à la presse, ce mardi à Newport. Le talonneur des Bleus est parfaitement conscient de l’enjeu et de la difficulté qui l’attendent face aux Blacks, et ne souhaite pas se motiver en se raccrochant aux exploits passés face à la Nouvelle-Zélande en Coupe du monde.
Avez-vous surmonté la déception de dimanche ?
Oui et relativement vite parce qu’on est qualifié en quart de finale de Coupe du monde, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Évidemment qu’on voulait battre les Irlandais, on n’a pas fait exprès (de perdre). Maintenant, il faut vite passer à autre chose. Il y a des erreurs qu’on a commises contre les Irlandais qui peuvent nous servir. Si on n’est pas efficaces dans nos opportunités contre les All Blacks, ça ne passera pas. Si on passe la plupart de notre temps à défendre, ça sera insuffisant aussi.
Avez-vous d’ores et déjà prévu quelque chose lors du Haka des All Blacks ?
On a beaucoup de respect pour cette équipe de Nouvelle-Zélande et on va se concentrer uniquement sur le terrain et sur les 80 minutes de rugby qui nous seront offertes samedi qui vont être un grand moment. On va tâcher de donner à 150% ce qu’on est capable de produire, parce qu’il va falloir qu’on aille chercher quelque chose d’un peu différent. On ne s’attardera donc pas sur ce qui se passe avant, après, et sur ce genre de choses. On a un grand moment de rugby à vivre samedi.
Comment construire l’exploit face aux Blacks ?
Je ne sais pas, personnellement je ne l’ai jamais fait. J’ai été spectateur avant, comme vous, donc je juge juste ce qu’on est capable de faire. Je pense qu’on est capable de mieux faire par rapport à ce qu’on a prouvé pendant cette Coupe du monde et pendant les dernières années. On va faire un petit peu un mix de nos expériences à nous, mais on ne va pas parler de 1999, de 2007. On n’y était pas à part Thierry (Dusautoir) qui peut peut-être nous parler d’expérience vécue concrètement en termes de psychologie, de préparation à un événement exceptionnel comme celui-là
Vous parlez de Thierry Dusautoir : les anciens auront-ils encore un rôle plus important cette semaine avant le choc ?
En 2007, il avait un rôle clef. Mais ce quart de finale de Coupe du monde, c’est l’aboutissement de 3 ans et demi de travail pour ce groupe. Si on a réellement des ambitions dans cette compétition, il fallait jouer les meilleurs à un moment ou un autre. C’est donc le moment de ne rien lâcher avec des leaders importants, présents au maximum, une équipe qui se lâche, et un groupe qui reste en bloc. En termes d’unité, il faut qu’on soit impénétrables.
Êtes-vous conscients de l’attente qui entoure ce match ?
On représente la France, je ne vois pas comment on pourrait en attendre trop de nous... C’est encore une fois l’aboutissement de 3 ans et demi, 4 ans de travail. C’est normal qu’on attende énormément de nous. Nous, on pense qu’on est capables de faire quelque chose de grand, de mieux et surtout, on va jouer notre va-tout. Donc, que tout le monde soit derrière nous !
Pour un tel match, faut-il se prendre un petit peu en main, s’émanciper des consignes du sélectionneur ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau mais oui, je suis d’accord, c’est même une demande du staff. Ce sont les premiers à nous le dire depuis qu’on est en Coupe du monde. C’est un investissement encore plus total dans la préparation stratégique et mentale du match, dans toutes les prises de décision de préparation pendant la semaine. A chacun son domaine d’expertise, à chacun son degré d’importance et de leadership dans le groupe mais à 31, on va s’impliquer au maximum pour faire en sorte que chacun ait un rôle clef à jouer.
Pour conclure, Benjamin, dites-nous pourquoi la France va battre les All Blacks ?