RMC Sport Coupe du monde de rugby

L'exploit irlandais !

Rob Kearney et Paul O'Connell

Rob Kearney et Paul O'Connell - -

A la peine ces derniers mois, le XV du Trèfle a créé ce samedi à Auckland la première sensation de la Coupe du monde en s'imposant face à l'Australie (15-6). Le tableau des quarts de finale s'en retrouve bouleversé.

Ils étaient moribonds. L’épitaphe de la génération O’Driscoll presque rédigé et le vol retour pour Dublin réservé pour le début du mois d’octobre. Après, au mieux, les quarts de finale. C’était sans compter sur leur fameux « fighting spirit ». Un instinct de survie qui magnifie le combat d’une équipe, qui permet de renverser des montagnes au moment le plus inattendu. Face à l’Australie, ce samedi à Auckland, les chances de l’Irlande étaient extrêmement minimes. Et pourtant… Au prix d’une performance collective incroyable, le XV du Trèfle a réussi le premier exploit de la Coupe du monde en s’offrant les Wallabies (15-6).

Les Australiens étaient désignés rivaux numéro 1 des All Blacks. La seule formation qui semblait en mesure de venir briser le rêve d’un deuxième sacre néo-zélandais à domicile. Un épouvantail qui sortait d’un Tri-Nations victorieux. Des données qui posent la hauteur de la prestation irlandaise. Le pack vert a marché tout au long de la rencontre sur son homologue australien, ne cessant de le mettre à la faute et offrant des chances de points à Jonathan Sexton. L’ouvreur irlandais a d’abord semé quelques pénalités en route. Mais en jugeant mieux le sens du vent (16e, 50e) et en passant un drop (18e), il a concrétisé la domination territoriale des siens.

Les Européens d'un côté, les Sudistes de l'autre ?

Et Ronan O’Gara, l’ancien, a parfaitement pris le relais (63e, 71e). En face, les Wallabies sont restés sans voix. Leur charnière, censée être la meilleure paire du monde avec Quade Cooper et Will Genia, n’a jamais trouvé la solution. Kurtley Beale, à l’arrière, a multiplié les mauvais choix. Comme si les talents de cette équipe cherchaient à égaler dans la médiocrité leurs avants, privés à la dernière minute de deux pièces maitresses (le troisième ligne David Pocock et le talonneur Stephen Moore) et humiliés en mêlée par les Irlandais. Les sourires étaient rares dans les pubs de Dublin ou de Cork depuis de longs mois. Seule la victoire sur les Anglais en mars, qui privait ces derniers du Grand Chelem, avaient donné l’occasion de faire la fête dans le camp du XV du Trèfle.

Les deux défaites en préparation contre la France et le premier match compliqué contre les Etats-Unis (22-10) avaient plongé le pays dans un profond pessimisme. Il faudra confirmer l’exploit réussi contre l’Australie face à la Russie (25 septembre) et à l’Italie (2 octobre). En y parvenant, les Irlandais bouleverseraient le tableau des quarts de finale. Ils basculeraient dans une partie aux allures de Tournoi des VI Nations, avec un quart éventuel contre le pays de Galles et une demie, si la logique est respectée, contre l’Angleterre ou la France. Alors que l’Australie, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, et peut-être l’Argentine, se disputeraient les deux autres places dans le dernier carré. Les « Irish » ont changé la face de cette Coupe du monde !