RMC Sport Coupe du monde de rugby

L'incroyable périple d'Eric et Jo

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C'est l'histoire d'un couple de Français originaire de la Drôme qui, deux ans durant, a parcouru des milliers de kilomètres pour accoster en Nouvelle-Zélande et vivre la Coupe du monde de rugby...

Lui n’avait jamais navigué. Elle n’était même jamais montée sur un bateau. Le genre de détails qui n’effraient pas vraiment Eric et Jo Maroux. Ce couple de quinquagénaires, originaire de Montélimar (Drôme), cultive un goût prononcé pour l’aventure. Il y a deux ans, les époux explorateurs cassent la tirelire et se lancent un nouveau défi : rallier la Nouvelle-Zélande pour assister à la Coupe du monde de rugby. A bord d’un voilier baptisé « Keops II », Eric et Jo s’élancent de Port-Camargue (Gard) en août 2009. Le frisson est au rendez-vous, mais la vie sur l’eau n’offre pas que des moments féériques. Surtout quand on découvre le mal de mer… « Au début du voyage, je suis tombée bien malade, plusieurs fois, souffle Jo. Ensuite, j’ai commencé à utiliser des patchs et ça a été beaucoup mieux. »

Dans un bateau plutôt modeste mais bien équipé, avec un carré principal, un coin cuisine, une salle de bain-toilette et trois cabines, les Maroux écument les océans. Le détroit de Gibraltar, les îles Canaries, le Cap Vert, le Brésil, la Guyane, le Panama, la Polynésie, le Tonga… autant d’escales magiques qu’ils savourent avec des yeux d’enfants. « On a vu des endroits magnifiques, glisse Eric, cheveux bruns et rouflaquettes. On a été très bien accueilli partout. Certains habitants des îles nous ont même remercié de venir les voir, parce qu’ils rencontrent très peu d’étrangers. Les bateaux qu’on croisait étaient souvent étonnés de notre voyage. Ils nous ont demandé pourquoi on était parti d’un coup et aussi loin. Le fait d’avoir un but nous a motivés tout au long du trajet. On voulait arriver à temps pour la Coupe du monde ! »

Jo : « Des souvenirs plein la tête »

Et c’est ce qu’ils ont fait, avec un bon mois d’avance. Le 3 août dernier, les baroudeurs se trouvent une place parmi les centaines de voiliers du port d’Auckland et y hissent un drapeau français. Délestés de quelques kilos et d’une partie de leurs économies, Eric et Jo découvrent un pays des Kiwis en ébullition. Dans la foulée, des proches et des membres de leur famille les rejoignent pour profiter de la fête. « Je suis passionné par le voyage et le rugby, glisse Eric. Ma femme, elle, c’est plus le voyage que le rugby ! » « C’est vrai, sourit Jo. Mais on se laisse prendre en jeu. » Si bien que le couple s’offre carrément deux places à 300 dollars l’unité pour assister à la demi-finale France-Pays de Galles (9-8). Comme tout le monde, les globe-trotters attendent désormais la finale avec impatience. Après la compétition, ils ont déjà prévu une troisième mi-temps dans les îles du Sud pour profiter de l’été austral. Une manière de prolonger un peu leur incroyable périple. « Au final, on oublie les passages un peu durs pour ne retenir que les bons moments, résume Jo. On a des souvenirs plein la tête. Et ce n’est pas terminé ! »

Alexandre Jaquin avec Samuel Ollivier, à Auckland