L'indispensable Monsieur Bonnaire

Julien Bonnaire - -
Marc Lièvremont a décidé de ne plus parler des défaillances individuelles devant la presse. Alors, l’entraîneur des Bleus se contente d’encenser ceux qui lui rendent sa confiance. Parmi les grands gagnants du match contre le Canada, Julien Bonnaire. Avec Pascal Papé et Louis Picamoles, il est un de ceux qui a gagné sa place pour jouer contre la Nouvelle-Zélande après la prestation de Napier (46-19). « Julien Bonnaire a été excellent. Je dis toujours que c’est un des joueurs les plus complets de mon groupe », livrait Lièvremont dans son débriefing d’après-match et qui envisageait alors une association Ouedraogo-Dusautoir, avant de faire du Clermontois son deuxième flanker.
Sélectionné pour la première fois en 2004, Bonnaire compte aujourd’hui 65 capes. Et quels que soient les sélectionneurs, il a toujours fait partie des meubles. Que ce soit sous Bernard Laporte qui le fait jouer à 35 reprises (sur 39 potentielles) entre 2005 et la fin du Mondial 2007. Ou encore sous l’ère Lièvremont qui l’utilise dix-sept fois sur dix-huit depuis la tournée d’automne 2009. « On sait l’admiration que j’ai pour ce joueur en termes de classe et de constance », continue l’entraîneur des Bleus. Et quand on rapporte ces propos au principal intéressé, le joueur répond timidement : « Ça fait plaisir, mais je ne m’arrête pas à ça. Il faut prouver à chaque sortie. Il n’y a rien d’acquis. »
Rougerie : « Discret, qui ne fait pas de bruit »
Julien Bonnaire connaît particulièrement bien les Blacks pour les avoir affrontés à cinq reprises. Le bilan est sévère : quatre défaites pour une victoire. Mais quelle victoire ! « Il y a plus de moments compliqués que de bons moments. Ça souvent été 30 ou 40 points, sourit le troisième ligne. Quant au quart de finale de 2007, ça marque une carrière. J’espère que ça sera encore un bon souvenir pour nous. » Bonnaire a appris sa titularisation mardi, jour de ses 31 ans. Pour sa dernière Coupe du monde, il savoure et veut croquer dans tout ce qui se présente : « Je vais essayer d’en profiter car on a du mal à en profiter quand on est sur le banc », livrait l’ancien Berjallien.
Champion de France avec Clermont en 2010, Bonnaire ne reçoit que des compliments de la part de ses coéquipiers. Que ce soit Julien Pierre, un autre ancien du CSBJ qui estime que « c’est toujours le même. Il passe rarement à côté de ses matchs et aujourd’hui, il continue. » Ou encore son capitaine en Auvergne, Aurélien Rougerie : « Ce n’est pas une surprise de le voir à ce niveau là. On sait qu’il a de grandes qualités sur le terrain. En dehors, il est discret, il a la joie de vivre et aime faire des activités. Mais c’est une personne discrète qui ne fait pas de bruit. » Et pour confirmer les dires de « Roro », Bonnaire affiche sa surprise quand on lui demande s’il a fêté son anniversaire avec ses coéquipiers. « Pas encore », glisse-t-il. Sans doute dimanche. Après la victoire ?