RMC Sport Coupe du monde de rugby

La Berjallie a pris les choses en main

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Depuis le quart de finale face à l'Angleterre, Lionel Nallet, Pascal Papé, Julien Bonnaire et les Berjalliens de l'équipe de France ont pris les rênes des Bleus. Tout sauf un hasard pour les « taiseux » de cette terre de rugby si spéciale.

Ils ne font pas de bruit. Pourtant, depuis la fin des phases de poule et la prise en main du groupe souhaitée par Marc Lièvremont, les Berjalliens s’imposent comme les tauliers des Bleus en équipe de France. Sans fard, ces « taiseux » sont venus au soutien du capitaine abandonné Thierry Dusautoir tout en montrant l’exemple sur le terrain, à l’instar de Julien Bonnaire, Lionel Nallet et Pascal Papé chez les avants et Morgan Parra, repositionné à l’ouverture. Ces quatre-là seront tous titulaires face à la Nouvelle-Zélande, dimanche (10h00) alors que Julien Pierre prendra place sur le banc. « Le Berjallien est toujours efficient, décrit Laurent Mignot, directeur du centre de formation de Bourgoin. Il est combattant. On est sûr de ce qu'il fait. Pour moi il est intelligent, voilà. Il fait le ciment de l'équipe. Il est toujours solidaire. Il va au combat. Il fait la tâche ingrate. »

S’ils n’ont pas tous évolué à la même époque au CSBJ, Lionel Nallet (98-2000), Pascal Papé (98-2006), Julien Pierre (2002-2008), Julien Bonnaire (99-2007) et Morgan Parra (2005-2009) sont marqués au fer rouge de leur passage dans le Nord-Isère. « Une fois qu’on passe par Bourgoin, on a l’étiquette Berjallie sur le front et elle ne part pas, convient Lionel Nallet, l’un des meneurs de la révolte bleue qui n’a pas hésité à regretter les propos de Marc Lièvremont sur « les sales gosses ». C’est même étrange qu’on arrive à garder ce lien. Bien sûr qu’il y a une relation spéciale. » Plus encore que les Biarrots ou les Toulousains - les deux gros contingents du groupe - les anciens Ciel et Grenat véhiculent une image de dur au mal.

Nallet : « Couturas nous faisait croire que toute la France était contre nous »

« Quand on passe par Bourgoin, il y a des liens qui restent dûs au passage de Michel Couturas (entraîneur de 1993 à 2000, ndlr) qui a toujours voulu créer un esprit de village gaulois, appuie Nallet. On était tous des joueurs qui venaient de 50 ou 60 km à la ronde. Couturas nous faisait croire que toute la France du rugby était contre nous et quelque part, ça nous a soudés à vie. » Une solidarité à la vie, à la mort qui a servi de bases à la révolte bleue en phases finales. « On est habitué à se battre, on est habitué au combat car on en a rencontré des difficultés, analyse Daniel Herrero, supporter du CSBJ homonyme de l’ancien rugbyman. Il y a cette âme de la Berjlalie que les Berjalliens ont su transmettre aux autres joueurs de l'équipe de France. Dans le milieu rural, on a l'habitude de faire des travaux physiques. Je pense que cela joue dans cette culture rugby qui s'est peu à peu installée dans la région. » Face aux All Blacks, les Bleus auront besoin de ces besogneux.