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La fête gâchée

Les Bleus de Skrela et Chabal sont défaits

Les Bleus de Skrela et Chabal sont défaits - -

La France quitte la Coupe du monde la tête basse après avoir été battue sévèrement par l’Argentine (34-10), en match pour la troisième place. Les Bleus finissent au pied du podium, comme en 2003. Mais cette fois à domicile. Gueule de bois.

Il fallait gagner cette petite finale pour tant de raisons !
Pour la Coupe du monde, pour le public, pour les anciens, les Pelous, les Ibanez, les Betsen, les Dominici qui ont joué leur dernier match, pour le futur de l’équipe de France et sa relève, et surtout pour le standing du rugby français, qui se veut l’égal de celui de l’hémisphère sud, le patron du nord…
Tant de raisons de remporter cette finale du pauvre, et pourtant une humiliation à la clef : 34-10 en faveur des Argentins, 5 essais à un, trois défaites en sept rencontres, dont deux contre ces diables de Sud-américains ! Les Bleus sont sortis du terrain sous les sifflets du public, la tête basse, une misère annoncée par l’expulsion prémonitoire pendant dix minutes de leur capitaine Raphaël Ibanez avant la pause. Un Parc des Princes transformé l’espace d’un soir en Parc des Gueux. Comme au bon vieux temps d’un cuisant France – Afrique du Sud, de novembre 1997, qui s’était soldé par une dérouillée des Bleus par leur vis-à-vis Springboks sur le score sans appel de 10-52.
Vendredi soir, l’enceinte de la porte d’Auteuil a de nouveau enterrée les rêves tricolores. Car que restera t-il de cette Coupe du monde ? Un bilan médiocre, une entame et une sortie ratée, un exploit en quarts de finale face à la Nouvelle-Zélande, une défaite frustrante en demi contre les Anglais. Et parmi les six nations organisatrices, seul en 1999 le Pays-de-Galles a fait pire en échouant en quart de finale. Bref, de quoi grimacer, comme le visage contrit de Bernard Laporte qui vivait dans les tribunes son dernier match à la tête de la sélection.
Sur le match, le constat est sans appel. Les Bleus ont laissé entrevoir de bonnes choses pendant le premier quart d’heure, mais à défaut d’avoir concrétisé leur main mise, ils se sont fait prendre par les contres argentins.

Une stratégie suicidaire

L’équipe de France avait choisi de jouer pour jouer, à l’opposé de sa stratégie adoptée depuis le début de la compétition qui était ne pas jouer pour gagner. Face aux critiques survenues après leur défaite en demi-finale, l’option du jeu au large et des ballons portés, plutôt que l’occupation du terrain par un jeu au pied a été choisie. Sans succès face au redoutable travail des avants argentins et aux cavalcades de leurs arrières virevoltants qui ont planté cinq essais au couteau après avoir éparpillé leur adversaire sur la largeur du terrain. La défense, point fort des Bleus durant ce Mondial, a lamentablement pris l’eau. La tentation d’un retour au french flair s’est avérée suicidaire face à l’intelligence des Hernandez, Pichot et consorts qui ont démontré qu’ils savaient aussi bien déjouer le jeu au prêt que le jeu en mouvement.
L’Argentine est sacrée pour la première fois de son histoire. La sélection Albiceleste est la révélation de cette sixième Coupe du monde. Elle fait aujourd’hui partie des Grands. Il lui ne reste plus qu’à intégrer une importante compétition régionale, de préférence le Tri-Nations de l’hémisphère sud, pour confirmer son entrée dans le Gotha international. La France n’a plus qu’à se reconstruire.

Le bilan de la France en Coupe du monde
1987 : finaliste (2e)
1991 : quart de finaliste
1995 : demi-finaliste (3e)
1999 : finaliste (2e)
2003 : demi-finaliste (4e)
2007 : demi-finaliste (4e)

Le bilan des pays organisateurs en Coupe du monde
1987 : Co-organisé par Nouvelle-Zélande (1er) et Australie (4e)
1991 : Angleterre (2e)
1995 : Afrique du Sud (1er)
1999 : Pays de Galles (éliminé en quarts de finale par l’Australie 9-24)
2003 : Australie (2e)
2007 : France (4e)

La rédaction - Louis Chenaille