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Laporte : « C’est un échec »

Laporte parle d'échec

Laporte parle d'échec - -

Le futur secrétaire d’Etat aux sports revient sur les raisons de la défaite contre l’Angleterre. S’il accepte de parler d’échec au bilan de cette Coupe du monde, Bernard Laporte insiste sur le palmarès de l’équipe depuis quatre ans.

L’équipe de France a-t-elle été trop timide ?
On a été trop timorés. Il y a deux ou trois ballons qu’on devait jouer, on se recroqueville, on tape des drops, alors qu’il y avait possibilité de jouer, c’était des ballons où il y avait une certaine dynamique, mais bon eux, c’était la même chose, à certains moments, ils n’ont pas joué. Chaque attaque avait peur de la défense adverse, ce match c’est résumé à ça. On a été un peu moins timoré en deuxième mi-temps, donc effectivement, oui, on a été un petit peu en dedans, pas stressés mais on a eu du mal à être épanoui en première mi-temps.

Les Français sont-ils tombés dans le piège anglais, comme en 2003 ?
Dire que l’on n’a pas trouvé les solutions, c’est évident, parce qu’on savait que les Anglais avaient une défense redoutable, je crois que la leur et la notre étaient les meilleures de la Coupe du monde, et qu’ils nous ont encore montré que leur défense était performante. Leurs avants ont ralenti nos ballons, ont empêché de construire nos mauls, et on n’a pas trouvé de solutions, même si on a failli à certains moments. Alors oui, tombés dans leur piège je ne sais pas, mais certainement qu’ils nous ont empêché de jouer, de déplacer le ballon, oui, ça ils y sont arrivés.

Avez-vous senti vos joueurs fatigués ?
Non, je crois qu’il n’y a pas eu de vitesse au jeu parce que les Anglais nous ont ralenti. Mais hormis Serge Betsen qui a fatigué plus vite que d’habitude, après non, quand on parle avec les joueurs, tout le monde était bien dans le match. Non, à leurs yeux il n’y a pas eu de problème physique, il y avait un problème de jeu.

Peut-on parler d’échec après ce coup d’arrêt en demi-finale ?
Quand on s’engage à gagner la Coupe du monde, on peut parler d’échec. Mais après il faut faire un bilan. La copie rendue par cette équipe depuis quatre ans est quand même de bon niveau. Ce n’est pas pour rien qu’il y avait un engouement comme ça, ce n’est pas pour rien que le rugby a pris depuis quatre ans, c’est certainement dû aussi aux résultats de l’équipe de France, quand vous êtes trois fois champions d’Europe ça crée un engouement.

Craignez-vous les critiques ?
Je ne redoute rien. Tout ce que je crains, c’est que mes joueurs ne soient pas contents de moi. Mais enfin, cette équipe est trois fois championne d’Europe et demi-finaliste de la Coupe du monde. C’est quand même un parcours qui est certainement un des plus beaux que l’équipe de France a livré. Je souhaite à la future équipe de France de faire la même chose et ce ne sera pas facile.

Comment allez-vous vivre cette dernière semaine à la tête de l’équipe de France ?
Avec beaucoup d’émotion, et je crois que mon dernier discours sera très difficile à dire, et peut-être que je ne le dirai pas parce que je le serai peut-être pas capable. Je sais que ce sera la fin d’une vie. C’est comme ça. J’avais décidé il y a un an d’arrêter peu importe mon avenir. Mon avenir s’est dessiné autrement, mais ce n’était pas ma destinée, je ne m’étais pas dit « Je serai secrétaire d’Etat aux sports ». J’avais décidé d’arrêter parce que huit ans ça fait beaucoup, et puis parce que j’avais envie de faire autre chose. Maintenant, j’ai un autre métier, et je m’y emploierai à fond.

La rédaction - Pierre Dorian