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Laporte : « Prendre du plaisir »

La dernière semaine de Bernard Laporte avec le XV de France

La dernière semaine de Bernard Laporte avec le XV de France - -

Pour son dernier match à la tête du XV de France, Bernard Laporte a effectué neuf changements dans son quinze de départ.

Bernard Laporte, comment avez-vous composé l’équipe qui affrontera vendredi, au Parc des Princes, l’Argentine ?
Il y a trois forfaits : Fabien Pelous, Yannick Jauzion et Olivier Milloud. Il y a d’autres joueurs qui ont des petits soucis physiques comme David Marty (problème à l’orteil). On ne savait pas s’il allait être compétitif. Nous n’avons pas voulu prendre de risques avec lui. Nous avons ensuite laissé des joueurs au repos comme Serge Betsen ou Julien Bonnaire. Ils ont beaucoup donné depuis le début de la compétition. Ils sont certainement épuisés. Yannick Nyanga, Rémy Martin et Imanol Harinordoquy vont donc apporter une certaine fraîcheur. On a livré deux gros matchs de haut niveau. Ca laisse automatiquement des traces.

Raphaël Ibanez a-t-il demandé à jouer ?
Raphaël est notre capitaine. On ne se voyait pas lui dire qu’il n’allait plus jouer. Il sera le capitaine jusqu’au bout. Comme Raphaël joue en plus 50 minutes par match, on aura la possibilité de faire rentrer un talonneur. Il n’y a pas de soucis à avoir le concernant.

N’avez-vous pas eu le cœur un peu lourd en composant pour la dernière fois cette équipe ?
Si mais on va essayer d’accompagner les joueurs pour faire un grand match. Il y a eu de belles choses durant cette Coupe du Monde. On l’a mal démarrée mais on s’est bien repris en remportant le quart de finale face aux Blacks. On perd ensuite de peu contre les Anglais. Ils ont mérité de jouer cette finale. Il y a de la déception mais il faut rebondir. Il y a une troisième à gagner et surtout un tournoi des VI Nations qui arrivent dans trois mois pour 90% des joueurs. Le rugby ne s’arrêtera pas vendredi soir. Au contraire. Ils doivent bien finir pour marquer des points en vue du prochain tournoi. Quand on joue en équipe de France, on est sous la lumière du futur sélectionneur.

Il s’agit de votre dernier match mais c’est également le cas pour certains joueurs. En avez-vous parlé avec eux ?
Oui. Mais je veux encore voir deux ou trois joueurs pour savoir ce qu’ils veulent faire. Mon devoir est de les aider.

Leur avez-vous demandé de gagner ce match pour vous ?
Non, je ne leur demanderais jamais de jouer pour moi. Ce n’est pas dans mon éducation. Les joueurs jouent pour eux. Ils ont bien raison. Qu’ils prennent du plaisir.

Vous êtes passionné de rugby et pourtant, vous allez tout arrêter pour occuper la fonction de secrétaire d'Etat aux sports…
J’avais envie de vivre d’autres challenges. Le rugby, c’est 35 ans de ma vie, en tant que joueur et entraîneur. C'’est passionnant. Mais on ne vit qu’une fois. J’aime les challenges. J’ai envie de découvrir autre chose. Et si ça ne me plaît pas, j’arrêterai. C’est aussi simple que cela. Je n’entrainerai plus de ma vie. C’est aussi une certitude. Je suis libre de faire ce que je veux. J’y vais en tout cas avec beaucoup de conviction et d’envie. Je serai à 200% dans ces nouvelles fonctions. Je souhaite m’entourer de tous les grands champions français qui ont réalisé de belles choses. Ils ont certainement des messages à faire passer à tous nos jeunes. Il faut donner envie aux jeunes de faire du sport. Le sport, c’est la plus belle chose qui puisse exister.

La rédaction - Pierre Dorian