Le champion se fait oublier

Peter De Villiers, le sélectionneur sud-africain - -
Auckland est le centre du monde du rugby depuis vendredi. Entre la cérémonie d’ouverture à l’Eden Park, la victoire des Blacks face au Tonga (41-10), puis celle de la France devant le Japon (47-21), la ville située au nord de l’île du Nord* vole la vedette à Wellington, la capitale. L’entrée en lice des champions du monde, ce dimanche face au pays de Galles (10h30 heure française), offrira enfin une exposition à la ville du sud de l’île du Nord (vous suivez toujours ?). Quatre ans après son deuxième sacre mondial, l’Afrique du Sud ne fait pourtant pas beaucoup parler. La faute à un jeu très restrictif, moins emballant que celui pratiqué par la Nouvelle-Zélande et l’Australie. La faute, surtout, à des résultats décevants, comme en témoigne la dernière place lors du dernier Tri-Nations (avec une seule victoire face à une équipe néo-zélandaise bis).
« La pression, ce sont plutôt les autres qui nous la mettent, botte en touche Gary Gold, l’entraîneur adjoint. Peu de personnes parient sur nous en raison de notre forme actuelle et de la façon dont nous avons joué lors du Tri-Nations. Je pense que la pression est davantage sur la nation hôte. » Les bookmakers sont de cet avis puisqu’ils ne placent pas les Boks comme favoris à leur succession. « Nous n’avons aucun problème avec ça, renchérit le capitaine John Smit. Nous sommes ravis que les caméras braquent leurs objectifs loin de nous. »
Il faudra pourtant se méfier de la troisième nation au classement IRB forte d’un groupe très expérimenté. Sur les 30 joueurs retenus par Peter De Villiers, 18 ont participé à la dernière édition conclue par un titre face à l’Angleterre. Le ratio le plus élevé de cette édition 2011. Face au Gallois qu’ils n’ont jamais affrontés en Coupe du monde, seulement quatre joueurs du XV découvriront la pression de cette épreuve : Tendai Mtawarira, Heinrich Brüssow, Pierre Spies et Morné Steyn. Jusqu’à présent, les coéquipiers de Victor Matfield s’accommodent volontiers de cette place dans l’ombre. Mais gare au réveil de la bête.
* La Nouvelle-Zélande est constituée de deux îles : l’île du Nord et l’île du Sud